Les banques devront payer pour leur sécurité financière

Les établissements financiers allemands vont devoir passer à la caisse. Dimanche soir, les responsables des trois partis de la coalition au pouvoir en Allemagne se sont mis d'accord sur le principe d'une « contribution bancaire » pour alimenter un « fonds de secours » au système financier. « C'est une sorte d'assurance pour le futur », a résumé le ministre des Finances Wolfgang Schäuble. Le chef du groupe CDU et CSU au Bundestag, Volker Kauder, a précisé qu'il s'agissait de ne plus laisser « les banques faire des paris risqués aux frais du contribuable ». Les détails de cette contribution ne seront connus que lors du conseil des ministres de la semaine prochaine auquel participera la ministre française de l'économie Christine Lagarde. Berlin en profitera pour inviter Paris à s'inspirer de son modèle. Le ministre président bavarois Horst Seehofer a d'ailleurs ce lundi ouvertement fait savoir qu'il « espérait » que la France se joindrait à l'Allemagne, afin d'élargir le système à l'ensemble de l'Europe. les assureurs épargnésSelon Volker Kauder, la contribution devrait solliciter davantage les grands établissements et ceux qui prennent plus de risques. Horst Seehofer a proposé que le fondement du calcul soit « le bilan moins les dépôts ». Berlin cherche à épargner les 438 caisses d'épargne et les 1.232 banques mutualistes qui sont souvent de petite taille et dont le bilan comporte surtout les dépôts et l'épargne de leurs clients, particuliers ou PME. Par ailleurs, les assureurs ne seraient pas concernés par cette contribution. Des exceptions qui irritent l'association des banques privées, la BdB, qui estime que « tout le monde va profiter des effets de ce fonds, toute le monde doit donc y abonder, quel que soit la nature de leurs bilans ». Wolfgang Schäuble a précisé que le montant de la contribution sera « surmontable » pour les banques. La facture pourrait ne pas être négligeable. En se fondant sur le système américain, qui taxe les bilans à hauteur de 0,15 %, la banque Merck précise que la Deutsche Bank sera amenée à payer entre 1,8 et 2,2 milliards d'euros, Commerzbank entre 800 millions d'euros et 1,2 milliard d'euros. En tout, plusieurs milliards d'euros devraient être levés. Pour Josef Ackermann, président de la Deutsche Bank, une participation de l'état est « inévitable » afin que le fonds puisse jouer son rôle dans le futur. Mais Berlin ne veut pas en entendre parler, pour le moment. n afp
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