Sberbank, le colosse russe, relève la tête

Sberbank a publié la semaine dernière des résultats définitifs meilleurs que prévu pour 2009. C'est dire si le consensus des analystes craignait le pire car le principal établissement bancaire de Russie et d'Europe de l'Est a subi une chute de 75% de ses bénéfices, dans un contexte d'explosion des créances douteuses, dont la proportion est passée de 1,8 % à 8,5 % du total. Ses bénéfices, 24,4 milliards de roubles (610 millions d'euros), sont à comparer aux 97,7 milliards de roubles de 2008 (2,45 milliards). Ces deux dernières années, la banque a mis le cap sur la banque de détail. Les crédits à la consommation représentent désormais un quart de son portefeuille de crédit global », ce qui explique la hausse des créances douteuses. La bonne surprise est venue du quatrième trimestre, avec une accalmie du côté des créances douteuses. Tendance qui s'est confirmée au cours des deux premiers mois de 2010, puisque les bénéfices de la banque d'état ont quintuplé à 605 millions d'euros en glissement annuel. trop faible rentabilitéLes analystes notent dans leur ensemble un assainissement plus rapide que prévu du portefeuille de crédit. « Ces résultats démontrent que le secteur bancaire russe est globalement en voie de guérison et que les risques se sont largement amoindris », estime Leonid Sliptchenko, analyste bancaire chez UralSib à Moscou. Les analystes sont assez confiants sur les perspectives de Sberbank mais notent que la banque subit une concurrence renforcée sur le terrain des dépôts des particuliers, avec une part de marché qui s'effrite. « C'est à peu près inévitable, sachant que Sberbank partait de très haut dans la compétition » estime David Nangle, analyste bancaire chez Renaissance Capital. Sberbank totalise 54 % du total des dépôts individuels russes, 50 % des crédits à la consommation et 32 % des crédits aux entreprises. Mais le point faible de l'ancien monopole d'état bancaire reste comme toujours sa rentabilité en raison de coûts de fonctionnement qui ont encore déçu les experts. Emmanuel Grynszpan, à Moscou
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