Fillon à nouveau prolongé à Matignon

François Fillon n'a pas eu, hier, à présenter formellement sa démission au chef de l'État puisque celui-ci ne lui a pas demandé. Le Premier ministre continuera donc à diriger un gouvernement dont quelques têtes seulement vont changer.L'intéressé aurait pourtant souhaité remanier en profondeur son équipe après la débandade des régionales. Mais l'Élysée en a décidé autrement. Nicolas Sarkozy veut que Fillon reste en poste quelques mois encore, au moins le temps de lancer la réforme des retraites et la réduction des déficits publics. Selon le scénario idéal de l'Élysée, la nomination d'un nouveau Premier ministre et d'une équipe « de combat » pour préparer les échéances de 2012 devraient intervenir qu'en 2011. C'est donc un Premier ministre en sursis qui va gérer le pays ces prochaines semaines. Quelle influence pourra-t-il désormais avoir sur la majorité ? À la veille des élections, il était présenté comme le sauveur de la droite. Les candidats UMP s'arrachaient sa présence à leurs côtés. Sa cote de popularité était très largement supérieure à celle du chef de l'État. Certains sondages le plaçaient même devant le président sortant comme le meilleur candidat de droite pour la présidentielle de 2012, même si Sarkozy demeure en tête chez les seuls électeurs UMP.déroute ump dans la sartheMais en quelques jours, la situation de François Fillon semble avoir évolué. L'investissement personnel du Premier ministre, qui a effectué près de vingt meetings en trois semaines, n'a pas été payant. Dans la région des Pays de la Loire, qu'il a présidée jusqu'en 2004, la gauche a ainsi obtenu plus de 56 % des voix dimanche. Un score qui atteint même 59,5 % dans son département de la Sarthe. Certains proches du président n'hésitent d'ailleurs pas à faire bien remarquer ce chiffre aux journalistes comme s'ils voulaient se venger de Fillon...S'il demeure l'une des valeurs sûres de la majorité, il n'est plus le seul homme providentiel qui pourrait la sauver en 2012, à supposer que Nicolas Sarkozy ne remonte pas la pente d'ici là. Depuis dimanche, Jean-François Copé et surtout Dominique de Villepin se sont rappelés au bon souvenir de leur camp. Patrick Coquidé
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