Le PDG de Volvo évoque le retrait de Renault

Leif Johansson parle peu. Et, quand il le fait, c'est avec une prudence qui frise la langue de bois. Alors, lorsque le patron d'AB Volvo évoque la vente des 20,74 % que Renault détient dans le constructeur suédois de poids-lourds, c'est que la question est dans l'air. Certes, « apparemment, la décision sur une vente par Renault n'a pas encore été prise définitivement ». Mais, « il y a déjà beaucoup de parties intéressées », assure le dirigeant au « Frankfurter Allgemeine Zeitung » daté de samedi, précisant : « Je pense qu'un investisseur financier serait l'acquéreur le plus probable. » Carlos Ghosn, PDG de Renault, avait évoqué en février de possibles cessions d'actifs, tout en affirmant qu'il refusait de vendre à des prix défavorables. Renault a un cruel besoin d'argent frais. Or, contrairement à son prédécesseur Louis Schweitzer, Carlos Ghosn ne juge pas stratégique d'être l'actionnaire de référence du deuxième fabricant mondial de camions. La part de Renault dans le capital d'AB Volvo représente environ 3,3 milliards d'euros au cours actuel. Elle est le résultat de la cession, au début de la décennie, de 100% de l'activité poids-lourds de Renault au suédois. En échange, le groupe au losange était devenu le premier actionnaire d'AB Volvo. Un placement rentable jusqu'à... l'an dernier. Cette participation permettait aussi à Renault de contrôler ce que faisait Volvo dans les usines hexagonales et d'y éviter notamment une restructuration trop brutale. Louis Schweitzer, l'ancien président de Renault à l'origine du montage, l'avait naguère explicitement affirmé à « La Tribune ». chute du marché du camionAujourd'hui totalement intégré dans Volvo, tout comme son ancienne branche américaine Mack, Renault Véhicules Industriels ? rebaptisé du doux nom acculturé de Renault Trucks ! ? fournit des produits compétitifs et de qualité. Malheureusement, il subit la chute du marché du camion, qui le condamne à chômer aujourd'hui sept jours par mois, avec une production représentant à peine le tiers des capacités. AB Volvo a accusé en 2009 une perte nette de 14,68 milliards de couronnes (1,4 milliard d'euros). Son apport aux résultats de Renault a donc été négatif à hauteur de 300 millions d'euros. Alain-Gabriel Verdevoye
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