Le directeur de Rio Tinto en Chine reconnaît avoir été corrompuL'issue du procès, qui s'est ouvert lundi, sera un test aux yeux des entrepreneurs étrangers.Jugé pour espionnage industriel et corruption, l'australien Stern Hu, directeur du géant minier Rio Tinto à Shanghai, a plaidé coupable de ce dernier chef d'accusation. Il est accusé d'avoir touché l'équivalent de près de 650.000 euros de pots-de-vin. Trois de ses collaborateurs, chinois, sont également sur le banc des accusés, pour des pots-de-vin allant de 300.000 à 7,5 millions d'euros. Selon l'avocat de l'un d'entre eux, le second volet du procès ? relatif à l'espionnage industriel ? devrait s'ouvrir ce mardi. Bien que l'audience aura lieu à huit clos, Canberra a demandé que ses représentants puissent assister à l'intégralité des audiences. Ce procès revêt une dimension politico-économique, sur fond de tensions entre le géant minier anglo-australien et Chinalco, géant public chinois de l'aluminium, par ailleurs actionnaire majoritaire de Rio Tinto. L'interpellation des quatre hommes était intervenue alors que les sidérurgistes chinois menaient d'âpres, et finalement vaines, négociations sur le prix du minerai de fer avec les miniers étrangers, dont Rio Tinto. Peu après, ce même Rio Tinto refusait l'apport de 20 milliards de dollars de Chinalco à son capital, correspondant au doublement de sa participation initiale. sous surveillanceSelon les médias chinois, Rio Tinto aurait corrompu des industriels chinois pour avoir accès à des données sensibles concernant les négociations sur le fer. Le PDG de Rio Tinto, Tom Albanese, a indiqué lundi qu'il « attendait respectueusement le résultat du processus légal chinois ». Le Premier ministre australien, Kevin Rudd, a répété que « le monde allait être très attentif » au procès qui constituera un test de la transparence de la justice pour les entrepreneurs étrangers en Chine et reflétera le climat des affaires. En attendant, Rio Tinto et Chinalco vont développer ensemble un projet d'exploitation de l'une des plus grandes réserves mondiales de fer en Guinée. Julien Mucchielli

latribune.fr

22 Mars 2010, 23:19

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