La prochaine grande bataille du président sera la supervision financière

Après avoir oeuvré pour la santé de ses concitoyens avec le passage de la réforme de l'assurance-maladie, le président Obama passe maintenant à leur santé... financière. Dans le sillage de la crise, particuliers et petits entrepreneurs ont souffert des difficultés des banques sur les marchés, celles-ci rechignant en conséquence à prêter. De même, c'est parce qu'elles avaient proposé des produits risqués à certains qu'elles avaient dans un premier temps prospéré, pour ensuite péricliter. Fallait-il, au nom du « too big to fail », venir au secours de ces établissements ? La réponse du banquier central américain, Ben Bernanke, est sans appel : « Cette notion, appliquée aux géants de la finance, crée les barrières les plus insidieuses à une saine concurrence », a-t-il déclaré samedi. Chris Dodd lance le débatCe lundi, le président de la Commission bancaire du Sénat, Christopher Dodd, a lancé les débats sur une refonte de la réglementation financière. Le texte, de 1.336 pages, a déjà fait couler beaucoup d'encre. Les élus républicains ont déposé 259 amendements, et les démocrates, 100. Nul doute que les discussions seront tendues. Mais le sénateur Dodd espère voir un texte voté au sein de la Commission bancaire avant Pâques. Il devrait inclure une transparence accrue et une réglementation plus stricte des activités des institutions financières, et en particulier leur usage des produits dérivés. Ceux-ci servent aussi bien à la couverture des risques qu'à la spéculation, et pis, ils n'apparaissent pas dans les bilans des banques. Ils pourraient être traités à l'avenir sur des marchés à terme organisés. « Mais l'avancée la plus spectaculaire serait une limite sur les opérations de marché pour compte propre réalisées par les banques », précise Dean Mouscher, un trader spécialisé dans les options à Chicago. Lysiane J. Baudu
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