Angela Merkel redoute une défaite aux élections régionales

Le sort de Nicolas Sarkozy attend-il aussi son « amie » Angela Merkel ? La coalition entre la CDU de cette dernière et les libéraux du FDP pourrait en effet subir un revers le 9 mai lors des élections régionales en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, le Land le plus peuplé d'Allemagne avec ses quelque 18 millions d'habitants. En 2005, la droite, au pouvoir au niveau fédéral depuis septembre dernier, avait gagné cette région, détenue par les sociaux-démocrates depuis 1966. Mais cette fois, les dissensions au sein de la majorité berlinoise, notamment sur les baisses d'impôts, pèsent lourd sur le scrutin. « Les gens n'en veulent pas, ils rejettent donc le FDP. Du coup, la coalition jaune et noire perdra sa majorité, ce qui semblait incroyable voici quelques mois », constate un haut responsable local social-démocrate. D'autant que la popularité du ministre président Jürgen Rüttgers a été mise à mal par un scandale de prébendes payées par des entreprises pour le rencontrer. Résultat : la CDU, qui avait obtenu près de 45 % des voix en 2005, a renoncé officiellement à se maintenir au-dessus de 40 %. Le SPD est certes en léger recul, mais il n'a plus que 3 à 4 points de retard. Les hypothèses de coalition vont donc désormais bon train. Sigmar Gabriel, le patron fédéral du SPD, a refusé d'exclure l'idée d'une coalition avec Die Linke, qui devrait faire son entrée au parlement régional. en quête d'un Second souffleDe son côté, la CDU lance des oeillades aux Verts, qui devraient être les grands gagnants du scrutin avec un score doublé à près de 12 %. Elle serait tentée par une coalition « noire-verte », comme à Hambourg, même s'il n'en est pas officiellement question. Le ténor SPD déjà cité estime, lui, que le « scénario le plus probable est la mise en place d'une grande coalition SPD-CDU ». La perte de ce Land clé serait une gifle pour Angela Merkel et sa majorité qui pourrait y perdre sa précieuse majorité absolue au Bundesrat, la chambre haute qui vote par Land et non par parti. Or, l'accord du Bundesrat est essentiel, notamment sur les questions fiscales. Du coup, la chancelière est à la recherche d'un second souffle, et c'est sans doute une des raisons de son refus de s'engager dans une aide à la Grèce. Quant au plan de réforme de l'impôt sur le revenu, il ne devrait être connu qu'après le vote, mais des rumeurs font déjà part de baisses d'impôts moins importantes que les 20 milliards d'euros prévus. La CDU devrait donc mener une campagne « plus locale » et insister sur le caractère « plus social » du parti dans le Land. Lors du congrès régional de son parti, la chancelière a ainsi promis de légiférer sur les « salaires de dumping » dans la distribution. Reste à savoir si cela portera ses fruits dans les urnes. n
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