Les pharmaceutiques s'envolent à Wall Street

La réaction a été sans équivoque : après l'annonce du vote sur la réforme de l'assurance-maladie aux Etats-Unis, l'indice Standard and Poor's des valeurs américaines de la santé, qui regroupe des laboratoires comme des assureurs, grimpait de 1 % ce lundi, peu après l'ouverture de la séance à Wall Street. La réforme du système de santé chère au président Obama étendra l'assurance-maladie à 32 millions d'Américains supplémentaires. Ce qui, selon les calculs de la banque Citigroup, devrait accroître de 4 % à 6 % les ventes de médicaments aux Etats-Unis, d'ici à 2019. Une excellente nouvelle pour les laboratoires américains, à commencer par Pfizer, numéro un mondial du secteur, dont le cours s'adugeait 1,8 % lundi, en début d'après-midi, talonnant son compatriote Merck and Co (+2,26 %). «Ce vote (de la réforme par la Chambre des Représentants) est positif pour les valeurs pharmaceutiques. La croissance du poste santé dans la consommation des ménages va croître rapidement», insiste le bureau d'analyses financières Aurel.Plafonnement des prix interditLa nouvelle est d'autant plus bonne que la dernière mouture de la réforme du système de santé interdit au gouvernement américain de plafonner les prix de vente des médicaments, ce qui aurait eu un impact négatif sur les marges des groupes pharmaceutiques, déjà contraints de payer 23 milliards de dollars d'impôts pour participer au financement de cette réforme. Les hôpitaux se frottent eux aussi les mains. Car l'extension de l'assurance-maladie à 32 millions d'Américains augmentera le nombre de patients solvables, et, partant, les revenus et les flux de trésorerie d'établissements hospitaliers comme LifePoint Hospitals ou Health Management Associates. En revanche, l'impact de cette réforme sur les assureurs est plus mitigé. Car si ces derniers bénéficieront de millions de nouveaux clients, en échange ils devront modifier leurs pratiques. Les compagnies d'assurance n'auront plus le droit de refuser une couverture au motif de problèmes de santé pré-existants. Désormais contraints d'accepter des patients «plus risqués», les assureurs tenteront de compenser cela en élargissant leur base d'assurés jeunes et en pleine forme. Ce qui devrait entraîner une concentration du secteur de l'assurance-santé. Une concentration d'autant plus probable que les valeurs de la santé sont bon marché à Wall Street. Compte tenu de l'incertitude liée à l'aboutissement de la réforme du système d'assurance-maladie, l'indice S&P de la santé n'avait pas profité du rally boursier de 2009. Si bien qu'il se paie 12 fois seulement les bénéfices estimés pour 2010, selon l'agence Bloomberg, contre un multiple de 15 pour le S&P 500, l'indice des principales valeurs américaines, tous secteurs confondus. Christine Lejoux
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