La synthèse vocale gagne en naturel

Donner de la voix à l'écrit, c'est le credo d'Acapela. Cette entreprise spécialisée dans la synthèse vocale a développé une technologie lisant à voix haute un texte écrit. Elle dispose d'un catalogue de 25 langues traduites et lues grâce à 50 voix différentes d'hommes et de femmes. S'ajouteront fin 2010 le japonais, le coréen et le chinois mandarin. Cette entreprise de 60 personnes a réalisé un chiffre d'affaires d'environ 5,5 millions d'euros pour 2009. Elle est née en 2003 du regroupement de trois entreprises belge, française et suédoise. Son activité historique concerne l'accessibilité des mal-voyants à l'information écrite. Depuis, cette technique s'est affinée et a trouvé de nombreux débouchés : éducation, serveurs d'information, objets communicants, campagne de pub ou aide à la navigation. Dans l'industrie, Acapela intègre sa technologie dans des alarmes intelligentes qui informent les services de secours des produits stockés dans une usine. « 80 % de notre chiffre d'affaires proviennent de la vente de licences de nos applications que nos clients intègrent ensuite dans leurs solutions, depuis le serveur jusqu'au smartphone », explique Antoine Kauffeisen, directeur marketing d'Acapela.Pour obtenir une voix synthétique la plus proche possible de la voix naturelle, des experts en linguistique écrivent un texte contenant tous les sons possibles dans une langue. Pendant plusieurs semaines, un comédien enregistre ce script qui sera segmenté phonétiquement pour constituer une base de données de la voix de référence. Le logiciel de synthèse de la parole va se livrer à une analyse grammaticale et syntaxique des phrases écrites pour les transformer en version phonétique et sélectionner dans la base de données acoustiques les sons correspondants et vocaliser le texte. Il faut un an de recherche et développement pour synthétiser une nouvelle langue, surtout si elle est complexe comme l'arabe ou les langues asiatiques.Des voix originalesEn plus de l'intégration de moteurs de synthèse destinés aux développeurs d'applications, Acapela a diversifié sa gamme de produits et propose par exemple un service de vocalisation en self-service sur Internet : l'utilisateur tape un texte, choisit une voix et une langue ; le logiciel génère un message vocal qui est téléchargé et peut être utilisé pour enrichir un site Web ou un répondeur. Un site plus ludique propose l'envoi de cartes postales vocales.Face à la multiplication des usages, le nombre de voix s'est vite avéré limité. « Nos clients veulent des voix originales. C'est un souhait très fort exprimé par les clients finaux comme BMW ou Mercedes qui ne supportent plus que les ordinateurs de bord de voitures de marques concurrentes parlent d'une même voix », explique Antoine Kauffeisen. L'entreprise a développé un nouveau service Voice Factory permettant à une marque de créer sa propre voix de synthèse vocale.Acapela commence à se développer dans la vocalisation de contenus. Des applications de lecture automatique des journaux ont déjà été testées en Suède où les éditeurs de presse ont depuis longtemps une obligation légale de fournir 1 h 30 de contenu audio pour faciliter l'accès aux médias des personnes malvoyante. En Norvège, un service de vocalisation par téléphone fournit une synthèse audio quotidienne d'une sélection d'articles des principaux journaux.
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