Villepin se démarque de Nicolas Sarkozy sur la politique sécuritaire

Le programme officiel du déplacement de Dominique de Villepin, jeudi, à Dijon ne prêtait pas à priori à la confusion. Poursuivant sa série de visites dans la France profonde après la Bretagne et la Haute Saône ou il s'est préoccupé du sort des agriculteurs, l'ancien Premier ministre avait placé son déplacement bourguignon sous le signe des entreprises. Au programme : une réunion avec les responsables de la CGPME-Bourgogne puis un déjeuner-débat avec des chefs d'entreprises. Mais l'actualité l'a rattrappé. C'est sur les récentes interventions du chef de l'État en Seine-Saint-Denis, et sur l'annonce, mercredi, du dépôt d'un projet de loi interdisant totalement le port du voile dans les lieux publics qu'il a dû s'exprimer en priorité. « La surenchère sécuritaire (de Nicolas Sarkozy) est terriblement dangereuse » car « elle risque d'entraîner des provocations », a-t-il affirmé à Dijon. « La République ne doit pas être soumise à des calculs politiciens, à des arrières pensées », a ajouté l'ancien ministre de l'Intérieur sous Jacques Chirac.Une réponse directe à Nicolas Sarkozy qui, mardi en Seine Saint-Denis, a réaffirmé que l'État ne baisserait pas les bras face à la violence en banlieue et a annoncé, entre autre, une loi sur la suppression automatique des allocations familiales pour les familles d'enfants déscolarisés. « ne pas surréagir »Concernant le dépôt d'un projet de loi interdisant le port du voile intégral, décidé mercredi en Conseil des ministres, Villepin l'a estimé « pas conforme aux besoins ». « Je crois qu'il ne faut pas surréagir dans ce domaine ». L'éventuel candidat à la présidentielle a aussi évoqué les retraites : plutôt qu'une réforme radicale, il préférerait parer au plus pressé en comblant le trou de 2010 avant de s'engager dans des modifications structurelles.Après quelques semaines de silence l'ancien Premier ministre a donc décidé d'occuper à nouveau le terrain. D'autres visites « ciblées » sont d'ailleurs au programme d'ici au 19 juin, date à laquelle il doit lancer son mouvement politique. Selon un sondage Viavoice publié ce vendredi dans « Libération », 24 % des Français font en tout cas confiance à Villepin pour représenter la droite dans les années qui viennent contre 20 % à l'actuel chef de l'Etat. Chez les sympathisants UMP, Sarkozy reste cependant très loin devant Villepin. P. C.
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