Un prêt international paraît inéluctable

Les marchés avaient pourtant été prévenus par Eurostat, l'agence de statistiques européenne, qu'elle réviserait à la hausse le déficit de la Grèce pour 2009. Il avait déjà été revu par le passé - toujours à la hausse - pour s'afficher à 12,9% du PIB. Mais l'annonce, ce jeudi, d'un ratio à 13,6% a fait l'effet d'une bombe. Et semble avoir scellé le sort du pays. «La probabilité de voir la Grèce demander l'activation du plan de soutien présenté le 11 avril dernier est de plus en plus forte», indiquait ainsi Philippe Sabuco, économiste spécialiste de l'Europe du Sud chez BNP Paribas. Le gouvernement d'Athènes serait d'ailleurs bien fou de ne pas vouloir y recourir. Alors que les taux sur les obligations grecques à long terme dépassent 8,5%, pourquoi refuser un prêt à 5% ? Or c'est le taux d'intérêt sur lequel le FMI s'engagerait dans le cadre d'un plan d'aide avec l'UE, d'un montant total de 45 milliards d'euros sur trois ans. service de la detteIl faut, en tout cas, stopper la spirale infernale : pour faire face à un déficit qui se creuse, la Grèce doit emprunter toujours plus et toujours plus cher sur les marchés, ce qui renchérit d'autant le service de la dette et pénalise ses comptes au lieu de les assainir. La spirale infernale vaut aussi pour les restrictions budgétaires, qui ne peuvent que s'accentuer. Les fonctionnaires, mécontents des baisses de salaire et de pensions qu'on leur impose étaient encore dans les rues ce jeudi. « L'agravation du déficit complique la donne, confirme Jacques Cailloux, chef économiste pour l'Europe à la Royal Bank of Scotland, à Londres. Les marchés ont encore moins confiance tandis que l'aide ne peut être versée en temps réel ». Les jours qui viennent seront décisifs. Le gouvernement sera littéralement au pied du mur le 19 mai prochain, lorsqu'il devra rembourser 8,1 milliards d'euros de dette arrivant à échéance. L'aide internationale sera-t-elle prête à être déboursée ? La France espère avoir bouclé son dispositif mi-mai. Quant à l'Allemagne, elle a des contraintes au moins jusqu'au 9 mai. Dans le but de calmer le jeu, le ministre des Finances grec, Georges Papaconstantinou, a catégoriquement exclu un défaut sur la dette. Lysiane J. Baudu
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