Délicat de passer derrière la super star Apple. Deux jours après la publication des résultats époustouflants du fabricant de l'iPhone, Nokia, le numéro un mondial de la téléphonie mobile, a dévoilé jeudi des chiffres inférieurs aux attentes et abaissé ses prévisions de marge opérationnelle. La sanction des investisseurs a été immédiate : le titre a dévissé de 14,18 % à la Bourse de Helsinki. La bonne fin d'année 2009 du géant finlandais avait laissé espérer qu'il était reparti à la conquête du segment le plus lucratif du marché, celui des smartphones. Près de trois ans après le lancement de la première version de l'iPhone, qui a bouleversé le marché, force est de constater que Nokia n'a toujours pas d'alternative crédible. Pression sur les prixLe directeur général, Olli-Pekka Kallasvuo, a reconnu que le groupe doit « toujours faire face à une rude concurrence dans la partie haut de gamme de son portefeuille de téléphones mobiles. » Nokia a certes augmenté de 57 % ses ventes de smartphones en volume, écoulant 21,5 millions d'appareils au premier trimestre, tandis qu'Apple a plus que doublé ses ventes d'iPhone (+ 131 %, à 8,75 millions d'exemplaires). La part de marché de Nokia en volume (autour de 38,7 % fin 2009) a donc dû décroître. En outre, le prix de vente moyen de ses téléphones sophistiqués a encore chuté, à 155 euros, contre 186 euros fin 2009 et 190 euros il y a un an. En valeur aussi, sa part de marché a donc dû encore s'effriter. Le dirigeant admet qu'il y a des « pressions sur les prix en particulier sur certains smartphones haut de gamme ». Il s'agit notamment des téléphones fonctionnant avec Android. Dans l'entrée de gamme aussi, Nokia souffre de pressions sur les prix mais l'impact est moindre sur la rentabilité. La marge opérationnelle de la division Terminaux ressort à 12,1 %, en dessous des attentes, et devrait reculer entre 9 % et 12 % au second trimestre, alors que les analystes anticipaient plus de 12 %. Nokia a du coup abaissé son objectif de marge pour 2010, entre 11 % et 13 %, contre 12 % à 14 %. Autre indicateur qui inquiète les investisseurs : Nokia a encore cédé du terrain sur le premier marché des smartphones, les états-Unis, où le BlackBerry et l'iPhone continuent de régner en maîtres. Le finlandais n'y a écoulé que 2,7 millions de téléphones intelligents (? 21 % en un an et ? 27 % en un trimestre).

latribune.fr

22 Avr 2010, 23:22

Partager :