Interdit de fusion, France Télécom doit revoir son alliance en Suisse

« Déçu et surpris ». France Télécome;lécom ne s'attendait pas du tout à ce que son projet de fusion en Suisse avec la filiale du danois TDC, Sunrise, soit interdit par le gendarme helvétique de la concurrence. Malgré l'ouverture d'une enquête approfondie en décembre, « rien ne laissait présager cette issue » s'étonne l'opérateur français, qui travaillait depuis plus de deux ans sur cette opération, annoncée en novembre, et discutait avec les autorités suisses sur les engagements en matière de maintien de la concurrence. Mais si les deux sociétés avaient fusionné, « il ne serait resté en Suisse que deux opérateurs de téléphonie mobile disposant d'un réseau propre », lesquels se seraient alors trouvé « en position dominante collective, susceptible de supprimer la concurrence effective » estime la Commission de la concurrence. En effet, l'opérateur historique Swisscom, encore contrôlé par l'état helvétique, domine avec 62 % du marché mobile, Orange et Sunrise ayant les 38 % restants, avec 3,4 millions de clients. « Pour les deux entreprises, il aurait été plus avantageux de maintenir un niveau de prix élevé » plaide l'autorité de la concurrence. Plusieurs associations de consommateurs suisses étaient d'ailleurs montées au créneau pour exprimer leur opposition à ce rapprochement. Dans le haut débit en revanche, avec 1,1 million de clients, le nouvel ensemble n'aurait eu que 13 % de part de marché. recours possibleC'est un coup dur pour Orange, qui devait contrôler 75 % de la nouvelle entité. Cette fusion aurait ajouté 1,4 milliard d'euros de chiffre d'affaires et 400 millions de résultat brut opérationnel aux comptes du groupe en année pleine. Les synergies étaient évaluées à 2,1 milliards d'euros. La nouvelle est encore plus mauvaise pour le danois TDC, qui devait empocher 1,5 milliard d'euros dans l'opération, et avait une option pour vendre ses 25 %. Les deux groupes réfléchissent aux suites à donner à cette décision. Ils ont trente jours pour déposer un recours devant la Cour administrative fédérale. France Télécome;lécom « n'a pas tiré un trait sur ce projet de mariage ». Il pourrait reprendre les négociations avec le gouvernement en proposant davantage de concessions. Certains analystes estiment qu'il pourrait étudier un rapprochement plus « technique », un accord de partage de réseaux permettant de réduire les coûts tout en maintenant la concurrence entre les deux marques. L'opérateur français, qui vient de finaliser son rapprochement avec T-Mobile au Royaume-Uni, martèle que cette décision « ne remet absolument pas en cause sa stratégie en Europe ». Ni ses prévisions. D. C.Le groupe français pourrait reprendre les négociations avec le gouvernement en proposant davantage de concessions.
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