La Haute Assemblée prête au bras de fer sur la réforme locale

Gérard Larcher est sur tous les fronts. Face aux polémiques sur les avantages dont bénéficieraient les politiques en ces temps de rigueur demandée aux Français, le président UMP du Sénat veut démontrer que la Haute Assemblée est exemplaire. Ce mercredi après-midi, il annoncera plusieurs mesures démontrant que les sénateurs savent donner l'exemple, alors que François Fillon a promis, mardi, « des décisions sur l'exemplarité des politiques ». Comme il l'explique dans son interview à « La Tribune », le Sénat n'a pas attendu les récentes polémiques pour faire des économies sur son train de vie : il a commencé à se serrer ? modestement ? la ceinture depuis 2008. Mais le second personnage de l'Etat doit aussi tenter d'éviter à l'exécutif un camouflet lors de l'examen par les sénateurs, lundi après-midi, du premier projet de loi gouvernemental organisant la réforme territoriale, un texte voté par l'Assemblée en mai. pression de l'UMPOr, le 16 juin, la commission des lois du Sénat a rejeté par 27 voix (gauche et centristes) contre 21 (UMP), le texte voté par les députés. Les sénateurs centristes, qui appartiennent presque tous à la majorité, n'ont pas accepté que l'Assemblée, sous la pression de l'UMP, décide que les 3.000 futurs conseillers territoriaux qui remplaceront les conseillers généraux et régionaux à partir de 2014 soient tous élus au scrutin majoritaire uninominal à deux tours. Le gouvernement avait initialement promis qu'une dose de proportionnelle serait prévue pour cette élection. Sans la réintroduction de cette dose de proportionnelle, les centristes menacent de ne pas voter le texte ce lundi. L'UMP ne disposant plus de la majorité absolue au Sénat, ce vote des centristes est essentiel. En cas de résultat négatif, l'Assemblée aurait finalement le dernier mot. Mais cet épisode laisserait des traces au sein de la majorité. Entre l'Elysée, Matignon et la présidence du Sénat, les échanges sont donc nombreux pour trouver avant lundi un compromis acceptable par les centristes comme par l'UMP. Cette fronde sénatoriale anticipe ce que pourrait être la situation après le passage à gauche de la Haute Assemblée aux élections sénatoriales de septembre 2011. Sans le dire ouvertement, Gérard Larcher est en campagne afin de conserver son fauteuil malgré l'inéluctable progression des socialistes l'an prochain. Il a déjà visité 53 départements, et va bientôt participer à l'assemblée des maires de Côte-d'Or, à l'invitation du sénateur socialiste François Rebsamen... Rien n'est donc encore perdu. P. C.
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