Avant les manifestations, l'exécutif tente d'apaiser les fonctionnaires

Opération déminage ! Invité mardi matin par l'Association des journalistes de l'information sociale (Ajis), Georges Tron, le secrétaire d'Etat à la Fonction publique, s'est employé à apaiser le climat chez les fonctionnaires. L'exercice était indispensable alors que les syndicats comptent sur de gros bataillons d'agents publics dans les cortèges de la journée de mobilisation de jeudi contre la réforme des retraites. Au mécontentement sur ce dernier dossier, s'ajoutent, en effet, désormais des tensions autour des rémunérations (« La Tribune » du 21 juin). Alors que des négociations salariales triennales doivent démarrer vendredi entre les huit fédérations syndicales de fonctionnaires et la rue de Grenelle, Matignon et Bercy étaient tentés, selon « Les Echos », de renoncer à l'augmentation de 0,5 % du point d'indice, prévu dans l'accord triennal précédent portant sur la période 2008-2010. S'il n'a pas nié que plusieurs scénarios étaient envisagés compte tenu de la dégradation récente des finances publiques, George Tron a clairement indiqué qu'il n'était pas favorable à ce gel. « J'ai, comme Eric Woerth, plutôt tendance à penser que lorsqu'un engagement est pris, il est de bonne politique de le tenir », a martelé le secrétaire d'Etat à la Fonction publique. Reste que la confiance des syndicats dans les engagements de l'Etat s'en trouve écornée et qu'il sera, sans doute, délicat de les amener à parapher un nouvel accord triennal lors de la seconde et ultime séance de négociation début juillet. Pour sortir de l'impasse, le secrétaire d'Etat à la Fonction publique suggère de prévoir un accord à géométrie variable sur l'évolution du point d'indice. « Il faut déterminer des scénarios variables en fonction de la croissance économique et voir comment on trace des pistes un peu diverses pour l'avenir », a suggéré Georges Tron. La négociation s'annonce d'autant plus délicate que les marges de manoeuvre sont des plus étroites. Et que la rue de Grenelle n'a, en dehors du point d'indice, guère de contrepartie à offrir avec d'autres dispositifs. Les récentes discussions autour des éléments périphériques de la rémunération que sont le supplément familial ou l'indemnité de résidence se sont, par exemple, ouvertes avec un objectif clair de rester à budget constant. L'exécutif tentera, sans doute, de mettre en avant la généralisation de l'intéressement collectif.harmonisationMardi, la rue de Grenelle a aussi opportunément annoncé une harmonisation et une amélioration des plafonds de prise en charge des abonnements de transport pour tous les agents de la fonction publique. Des gestes qui risquent d'apparaître bien modestes aux organisations syndicales qui souhaiteraient, elles, obtenir une compensation salariale intégrale à la hausse des cotisations vieillesse des fonctionnaires (de 7,85 % à 10,55 % en dix ans) programmée dans la réforme des retraites. Agnès Laurent
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