Dmitri Medvedev veut une Silicon Valley à Moscou

C'est la première fois depuis une bonne décennie que la visite aux États-Unis d'un dirigeant russe revêt un caractère plus économique que diplomatique. Arrivé mardi soir aux États-Unis, Dmitri Medvedev passera d'abord deux jours en Californie, notamment dans la Silicon Valley, avant de rencontrer jeudi Barack Obama. Le président russe parcourt aujourd'hui la vallée californiennen accompagné d'un groupe de patrons américains du secteur des technologies de l'information. Il va notamment visiter les bureaux de Twitter, Cisco, Apple et Google. Dmitri Medvedev entend en effet répliquer dans la banlieue de Moscou la célèbre Silicon Valley. Baptisée Skolkovo, le projet est doté d'un budget de 3 milliards d'euros qui seront notamment consacrés à la construction des infrastructures. Les Américains ont répondu avec intérêt aux demandes russes. Le PDG de Google, Eric Schmidt, qui rencontre aujourd'hui le président russe, a accepté de rejoindre le conseil de supervision de Skolkovo. Le milliardaire Viktor Vekselberg, lui-même engagé dans les nanotechnologies, dirige le projet. Il a pour mission d'attirer des investisseurs.Faciliter les échangesPrincipal problème, le virage vers l'innovation vient - comme bien souvent en Russie - du sommet de l'État et non pas des entrepreneurs. Autre inconvénient de la technopole russe : elle est située sur une zone de très forte spéculation immobilière. Enfin, l'absence d'un vivier de scientifiques à Skolkovo est assez problématique. Skolkovo est en effet l'équivalent russe de HEC, pas de Jussieu. Le patron de Microsoft Russie suggérait la semaine dernière de bâtir des infrastructures de télécommunication pour faciliter les échanges entre les multiples centres de recherches éparpillés à travers l'immense territoire russe.Abreuvé de bons conseils, Dmitri Medvedev se rendra jeudi à Washington pour le deuxième volet de sa visite. Il discutera avec Barack Obama de « sécurité internationale, d'accords de désarmement et de contrats économiques  », a indiqué hier son conseiller Arkadi Dvorkovitch. Il sera tout particulièrement question de l'accession de la Russie à l'OMC, à laquelle Dmitri Medvedev semble beaucoup plus attaché que son prédécesseur Vladimir Poutine.
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