L'Europe prête à introduire une taxe bancaire avec ou sans ses amis du G20

A Trois jours du sommet du G20 de Toronto (Canada), des 26 au 27 juin, l'Union européenne est déterminée à introduire une taxe bancaire permettant de faire face aux crises internationales futures, et cela même si certains de ses partenaires du G20 ne la suivent pas. Mardi, le ministre britannique des Finances George Osborne a annoncé l'instauration d'une telle taxe sur les actifs des banques opérant au Royaume-Uni. Il a aussi indiqué que la France et l'Allemagne soutenaient cette mesure et s'apprêtent à s'y associer. Publiée sur le site du Trésor britannique, une « déclaration commune des gouvernements français, britannique et allemand sur les taxes bancaires » reprend en grande partie les idées évoquées par Paris et Berlin, lundi, dans une lettre au Premier ministre canadien Stephen Harper (« La Tribune » de mardi 22 juin). Rendement : 1 milliard d'eurosLe ministère français de l'économie présentera les modalités détaillées de sa taxe dans son prochain projet de loi de finances. Christine Lagarde chiffre à 1 milliard d'euros la recette en France. Londres estime à 2 milliards de livres (2,4 milliards d'euros) l'an le rendement de sa taxe, dont le taux est fixé à 0,07 %, puis sera abaissé à 0,04 % en 2011. « Nous devons la mettre en place quoi qu'il arrive, quoi que fassent les autres », a plaidé mardi Michel Barnier, commissaire européen au marché intérieur et aux services, à propos du projet de taxe qu'il envisage sous la forme d'une « contribution des banques pour les banques » qui alimenterait un « fonds de résolution » des crises. Pour avoir une chance de rallier tous ses partenaires du G20, l'Europe sait qu'elle devra parler d'une seule voix. Washington est favorable à une taxe mais avant tout pour rembourser les contribuables américains. Le Canada, l'Australie et les pays émergents dont les systèmes bancaires ne se sentent pas responsables de la crise des « subprimes », sont opposés à tout projet de taxe bancaire. A Toronto, l'Europe et ses banques risquent d'être isolées. Laurent Chemineau
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