L'Union européenne se donne les moyens d'avoir une diplomatie

La diplomate en chef européenne Catherine Ashton était jusqu'ici un général sans armée. Une position d'autant plus difficile à tenir qu'elle avait quatre missions à remplir à la fois : être la Haute-Représentante, la vice-présidente de la Commission, la présidente du conseil des ministres des Affaires étrangères et mettre en place son service européen d'action extérieure (SEAE). « Cathy » Ashton vient d'arriver, après une âpre bataille, à un accord avec les eurodéputés, la Commission et les capitales sur l'organisation et le fonctionnement de son futur service diplomatique qui se mettra progressivement en place à partir d'octobre. Les tractations ont porté sur la composition et le budget du service. Les eurodéputés étaient inquiets que le SEAE soit contrôlée par les seuls États. Au final, le Parlement aura un droit de regard sur certains aspects du budget, tout en laissant au service son autonomie d'action. La « cohérence » est le maître mot de l'accord sur la création du service. Un bureau unique permettra, selon l'entourage de Catherine Ashton, d'avoir tous les éléments pour dessiner « une approche conjointe et cohérente » entre la politique de développement et les affaires étrangères, ce qui n'était pas le cas jusqu'ici. «  service ambitieux et vaste »Dans sa phase initiale, ce service comptera 1.100 personnes, venant pour deux tiers du personnel du Conseil de l'UE et de la Commission, et pour un tiers des États membres. « La baronne Ashton étant consciente du climat financier », selon un haut responsable européen. Aussi, seuls 9,5 millions d'euros supplémentaires devraient être déboursés. A terme cependant, pour être ce «  service ambitieux et vaste » réclamé par les eurodéputés, 6.000 à 7.000 personnes pourraient rejoindre le bataillon. Le service, placé sous l'autorité de Catherine Ashton, devrait être dirigé par un trio franco-germano-polonais de secrétaires généraux. Le poste le plus en vue de ce « triumvirat », pourrait revenir à l'actuel ambassadeur de France à Washington, Pierre Vimont. Ce quai d'Orsay européen, créé par le Traité de Lisbonne, a pour vocation de faire entendre la voix de l'Europe dans le monde. « Actuellement, on n'a pas vraiment de politique étrangère commune », reconnaît l'eurodéputé libéral Guy Verhofstadt. « Mettons en place les outils nécessaires et on verra ensuite que, tout en douceur, se créera une position commune », veut croire l'ancien premier ministre belge. Catherine Ashton devrait déjà faire son entrée dans le Petit Larousse 2011. Reste au SEAE à s'y faire une place...
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