Un outil pour juguler la crise aux États-Unis

Alors que les Européens attendent impatiemment les résultats des tests de résistance de leurs banques, les Américains sont rassurés sur la santé de leurs établissements depuis plus d'un an. En février 2009, le secrétaire au Trésor, Tim Geithner, avait lancé ce processus, rendu public trois mois plus tard. Les 19 plus grandes banques américaines ont ainsi été soumises à ces tests pour évaluer leur capacité à résister à une forte récession économique.L'administration Obama a parfaitement organisé sa communication autour de leurs résultats, permettant d'anticiper le rebond des marchés financiers. Quelques semaines avant les résultats finaux, le gouvernement a laissé courir le bruit que les banques américaines auraient besoin de 150 milliards de dollars de capitaux frais, pour préparer les marchés à cette éventualité. Et au final, la Réserve fédérale (Fed) a conclu que les besoins des géants américains n'étaient « que » de 74,6 milliards de dollars, la moitié de ce qui était attendu. Les grands noms du secteur, comme JP Morgan ou Goldman Sachs, étaient même exonérés de tout renforcement de leur bilan.À l'annonce de cette bonne nouvelle « préfabriquée », les marchés ont applaudi et les firmes de Wall Street ont pu lever des capitaux avec une facilité déconcertante. En quelques jours, Bank of America a levé 26 milliards de dollars, Wells Fargo 6 milliards et Morgan Stanley 1,8 milliard de dollars. Les Bourses du monde entier avaient alors entamé une forte progression, permettant à la plupart des banques soutenues par l'État à l'automne 2008 de rembourser dans la foulée leurs aides publiques. Cette vague a aussi poussé les marchés financiers à la hausse pendant tout l'été 2009.Grâce à l'organisation de ces tests de résistance, le gouvernement américain a amorcé le retour de la confiance dans les banques. Ces « stress tests » ont véritablement permis de tourner la page de la crise financière dans la perception des marchés. Même si, à l'époque, beaucoup d'analystes assuraient que certains paramètres des tests avaient été sous-évalués. L'hypothèse d'un taux de chômage hypothétique de 8,5 % correspondait en réalité déjà à la réalité et on le voyait même progresser jusqu'à près de 10 % début 2010. Les taux de défaut des crédits aux particuliers ont aussi continué à augmenter après les tests. Ils commencent tout juste à diminuer depuis quelques mois. M. Pe.
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