Piraterie : des sociétés privées armées prêtes à monter à bord des navires allemands

Alors que Paris hésite toujours à autoriser ses armateurs à recourir aux services de groupes armés privés pour protéger leurs navires, Berlin vient de franchir le pas. Selon un projet de loi présenté cette semaine, les autorités allemandes pourront délivrer des agréments à des entreprises de sécurité privées (allemandes et étrangères). Ces autorisations, délivrées pour une période de deux ans par l’Office fédéral de l’économie et du contrôle de l’exportation (Bafa) et la police fédérale, devraient coûter aux sociétés entre 8.000 et 16.000 euros. \"Pas de desperados ni mercenaires\"L’enjeu : combler un vide juridique et couvrir légalement les armateurs allemands, en faisant le tri entre les multiples sociétés privées, qui viennent leur proposer leurs services. \"Nous voulons des équipes de sécurité fiables et bien formées, pas de desperados ni de mercenaires\", expliquait cette semaine dans la presse le secrétaire d\'État auprès du ministre fédéral de l\'Économie et de la Technologie, Hans-Joachim Otto. Les armes de guerre lourdes devraient ainsi être proscrites à bord, selon le projet de loi.Avec cette loi, Berlin espère lutter contre le dépavillonnement des armateurs, tentés de battre pavillon étranger pour recourir aux gardes armés privés. Si les chiffres des actes de piraterie ont fortement baissé au premier semestre 2012 (177 attaques contre 266 à la même période un an plus tôt, selon le Bureau maritime international), le danger reste très grand dans la Corne de l’Afrique. Et beaucoup de navires comptent déjà des hommes armés à bord. Plus d’une compagnie sur quatre emploient ainsi déjà leurs services, selon une enquête de PwC menée l’année dernière auprès de 100 armateurs allemands. Une compagnie allemande sur trois a par ailleurs déjà eu affaire à la piraterie, selon PwC. Débat en FranceLe texte allemand pourrait être observé de près en France. Deux parlementaires (Jean-Claude Viollet, PS, et Christian Ménard, UMP) ont préconisé dans un rapport rendu en février d’autoriser le recours aux sociétés militaires privées. Des équipes de protection embarquées (EPE), composées de membres de la marine nationale, assurent pour l’instant la sécurité des navires tricolores dits \"vulnérables\" comme par exemple les thoniers au large des Seychelles. Une solution dont les deux députés doutent du caractère soutenable, alors que la piraterie prospère et que les caisses de l’Etat sont soumises à pression.
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