Augment, start up parisienne à peine née et déja mondialisée

«L\'erreur typique française est de s\'attaquer d\'abord au marché français et une fois qu\'on y est bien positionné, attaquer le marché mondial. C\'est à ce moment que l\'on s\'aperçoit qu\'il est trop tard et que tous les concurrents sont déjà là. Ce n\'est pas dans deux ans que nous devons attaquer le monde, c\'est tout de suite. Nous sommes probablement dans un marché ou le gagnant prend tout. Comme nous avons un peu d\'avance au niveau mondial, il faut en profiter ». Frappé par le syndrome Facebook ou le syndrome Twitter ? Peut être. Mais Jean François Chianetta, le fondateur d\'Augment, appartient très certainement à une nouvelle race de patrons de start up qui avant même d\'avoir levé son premier million, travaille autant avec les californiens, les chinois ou les allemands sans que personne sache que son entreprise est française, toute petite et (presque) sans locaux.Le virtuel rentre dans le réelJean François Chianetta a 29 ans. Il est belge, ingénieur en mécanique et depuis qu\'il a 8 ans il réalise des programmes informatiques. Spécialiste de 3D, il s\'est lancé dans la réalité augmentée il y a près de deux ans. La réalité augmentée existe depuis une dizaine d\'années : ce sont des systèmes informatiques qui permettent l\'incrustation d\'un modèle virtuel 3D ou 2D à sa propre réalité en temps réel. L\'idée de Chianetta était de mettre au point une application simple et gratuite qui permette à n\'importe qui de, par exemple, choisir un meuble sur catalogue et, via sa tablette ou son ordinateur, de l\'incruster immédiatement dans son salon pour voir. L\'application existe  ( https://augmentedev.com/ ) et on peut tout incruster et partout. Aujourd\'hui un industriel, un site de vente par correspondance, un cabinet d\'architectes... doivent, s\'ils veulent de la réalité augmentée sur leur site, faire construire un système informatique. Cela coûte cher, en général 50 000 euros. Des entreprises françaises comme Total Immersion ou allemandes comme Metaio en sont les leaders mondiaux. Le pari de Chianetta c\'est la réalité augmentée grand public, la réalité augmentée en un seul clic. Il a donc décidé de ne pas vendre son appli, mais de la proposer gratuitement. En revanche tous les clients arrivent et restent sur les serveurs d\'Augment. L\'entreprise se rétribue alors sur la base d\'un forfait calculé sur le nombre de visualisations. Donc de l\'architecte au site d\'e-commerce tout le monde y accède gratuitement et paie en fonction du nombre de vues. « C\'est la simplicité absolue, explique Jean François Chianetta. Je sais que j\'ai de l\'avance sur mes concurrents, je veux en profiter et nous espérons lever 1 million d\'ici la fin de l\'année. Je suis presque sûr qu\'avec l\'essor des tablettes, la guerre marketing va être féroce dans les deux ans qui vient sur la réalité augmentée, surtout dans l\'e-commerce. Nous allons avoir besoin de cash pour le marketing dans tous les pays »Un téléchargement sur cinq vient de CaliforniePour l\'instant l\'appli d\'Augment a été téléchargée un peu plus de 50 000 fois. Près d\'un téléchargement sur 5 vient de Californie et 1 sur 10 vient de Chine. Les Français, les Allemands, les Australiens et les Anglais se répartissent à égalité le reste du marché. « J\'ai passé beaucoup de temps à évangéliser aux Etats Unis, notre nom est anglais, note site est en anglais, toute notre communication est en anglais : peu de gens dans le monde savent que nous sommes une start up parisienne hébergée dans les locaux du Camping, près de la Bourse », analyse Jean François Chianetta qui entend bien être global tout de suite. La rumeur veut que les dirigeants de Google aient été «scotchés» par la démonstration d\'Augment. Bien sûr si Google Products ou Google Catalogs se décidaient à prendre l\'appli d\'Augment, la levée de fonds serait plus facile... En attendant Jean François Chianetta et ses deux associés (Cyril Champier et le responsable marketing qui s\'appelle vraiment Mickaël Jordan tout en étant le sosie de Michael Hall, l\'acteur qui joue Dexter) font la tournée des investisseurs de Londres, Paris et Berlin. 
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