Le PS pris à son tour dans le mic-mac des micro-partis

Le Parti socialiste va rédiger et déposer prochainement une proposition de loi à l'Assemblée nationale pour interdire les micro-partis créés pour une personnalité, en marge des grandes formations, et qui constituent dans les faits un détournement de la loi sur le financement des partis politiques. Mais cette initiative prise dans la fièvre de l'affaire Woerth-Bettencourt, - qui a mis en lumière des pratiques de financement de l'UMP par des partis satellites -, risque de compliquer la tâche des candidats aux primaires du PS pour la présidentielle de 2012.250 micro-partis à droiteOfficiellement, les adhérents du Parti socialiste ne peuvent adhérer à une autre formation politique. Ce qui explique que la Commission des comptes de campagne ait recensé près de 250 micro-partis à droite et deux ou trois seulement du côté du PS.Manuel Valls, candidat déclaré aux primaires, a ainsi créé en novembre 2009 « À gauche, besoin d'optimisme » pour financer sa campagne. François Hollande, qui était premier secrétaire du PS lors de la primaire de 2006 entre Ségolène Royal, Dominique Strauss-Kahn et Laurent Fabius, rappelle que chaque candidat s'était vu doter d'un budget de campagne par le parti et préconise la même solution pour les primaires de 2011. Mais Manuel Valls juge que l'égalité n'est pas assurée entre les candidats. Sans parler de Martine Aubry qui engrange déjà les bénéfices de sa position institutionnelle de patronne du parti, le député-maire d'Évry vise l'ex-candidate de 2007 Ségolène Royal, qui a transformé son parti « Désirs d'avenir » en association en octobre 2008.L'association, dont les comptes ne sont pas visés par la Commission nationale de campagne et où les dons ne sont pas plafonnés, reste le modèle favori des socialistes. François Hollande a ainsi créé « Répondre à gauche » en 2008 pour mener sa réflexion à côté du PS, pour la présidentielle de 2012.Seul bémol : les dons à des associations n'ouvrent pas droit à des déductions fiscales. Pour les partis, la règle est plus stricte : les dons sont limités à 7.500 euros par an par personne et par parti (4.600 euros pour une campagne électorale) mais ils ouvrent droit à une réduction d'impôts.L'ancienne garde des Sceaux Elisabeth Guigou a estimé cette semaine que la législation sur le financement des partis devait être révisée. « Il faut qu'on dise qu'une personne physique peut donner à un seul parti politique et pas à plusieurs ». Elle a aussi demandé à Manuel Valls de « se mettre en règle» avec le PS sur sa double appartenance. Un conseil qu'elle aurait pu donner aussi à l'ancien Premier ministre Laurent Fabius, qui dispose lui aussi d'un micro-parti, «Agir pour l'égalit頻, présidé jusqu'en juin 2010 par Claude Bartolone, aujourd'hui l'un des lieutenants de Martine Aubry.
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