Quand Europe Ecologie rêve de « traiter la finance comme un pesticide »

Des amphis archicombles pour les ateliers consacrés aux thèmes économiques, une foule d'acheteurs pour « La Prospérité sans croissance », le livre du Britannique Tim Jackson (lui-même participant d'un débat)... Les quelque 2.000 militants inscrits d'Europe Ecologie réunis à Nantes ce week-end ont montré un appétit vorace pour les débats économiques. Pendant que leurs chefs s'accordaient vaille que vaille sur un mouvement unifié entre Verts et Europe Ecologie (il verra le jour à Lyon, en novembre), alors que la candidature de « l'écojoly » (d'Eva Joly) à la présidentielle de 2012 marquait des points, les militants ont écouté avec grande attention l'atelier « Croissance ou décroissance », la présentation des prochains Etats généraux de l'Emploi et de l'Ecologie (lire « La Tribune » du 19 août), ou encore le film-débat posant la question « Et si nous traitions la finance comme n'importe quel pesticide ? » Une question un rien provocatrice traitée avec humour dans le film de Jocelyne Lemaire-Darnaud, afin de souligner le paradoxe qui fait qu'un consommateur lambda ira spontanément regarder l'étiquette d'un produit alimentaire avant de l'acheter, alors qu'il confie son argent à sa banque sans se préoccuper de savoir si ses économies contribueront à financer une centrale nucléaire en Bulgarie dans une zone sismique ou la fabrication de mines antipersonnelles...« Greenpeace de la finance »« Le produit préféré des Français est l'assurance-vie, alors que c'est aussi le moins transparent », a souligné Shahin Vallée, expert financier. Europe Ecologie a lancé au Parlement européen l'idée d'un « Greenpeace de la finance » qui pourrait exercer un rôle de contre-pouvoir efficace. Croissance, emploi, finances... Le succès de ces thèmes n'est pas fortuit. La crise actuelle n'y est pas étrangère, bien sûr. Mais il témoigne aussi de l'effervescence intellectuelle au sein d'Europe Ecologie, alors que le mouvement est en pleine élaboration du concept de « conversion écologique de l'économie ».Accessoirement, il s'agit aussi de mettre sous pression le projet économique des socialistes, volontiers présenté comme « ringard » par les militants Verts. Le Parti socialiste tient son université d'été à La Rochelle cette semaine. « Le PS a-t-il le monopole du Care ? » s'est interrogé Europe Ecologie ce week-end. En répondant... non. Stéphanie Tisserond, envoyée spéciale à Nante
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