En France, du service militaire au service civique

En France, la transition vers une professionnalisation de l'armée avait été rapide. L'annonce de la fin du service militaire obligatoire en février 1996 par Jacques Chirac avait créé un certain effet de surprise. Mais une surprise attendue. Depuis la chute du mur de Berlin, le maintien d'une armée mixte apparaissait obsolète. La France ne devait plus craindre de menace directe aux frontières et les opérations extérieures menées en Irak ou en Yougoslavie dans les années 1990 nécessitaient une armée professionnelle bien formée. La conscription suscitait également un vif débat pour les inégalités qu'elle créait : loin du brassage social qu'elle promettait, un quart des jeunes appelés parvenait à échapper au service national. Du coup, la suppression du service militaire n'a pas suscité de réelle polémique à l'époque, d'autant que le passage à une armée de métier apparaissait comme une solution plus réaliste et moins coûteuse à long terme. Une économie conséquenteEn octobre 1997, la loi de réforme du service militaire obligatoire suspend la conscription pour tous les jeunes nés après 1979, et en novembre 2001 les derniers appelés militaires sont libérés. Aujourd'hui, seule la Journée d'appel de préparation à la défense (JAPD) est obligatoire chaque année pour environ 750.000 jeunes (femmes incluses) de 16 à 18 ans et coûte 135 millions d'euros par an. L'économie budgétaire est conséquente par rapport au maintien d'un service obligatoire. Parallèlement, la réforme de 1997 permet aux jeunes de plus de 17 ans de s'engager volontairement dans l'armée pour une période de douze mois minimum. Quelques mois après les émeutes des banlieues de novembre 2005, Jacques Chirac annonce la création du service civil volontaire, sans grand succès : entre 2006 et 2009, seuls 6.300 jeunes y participent. Pour son successeur, le service civique lancé par Nicolas Sarkozy et désormais dirigé par Martin Hirsch, l'objectif est ambitieux : 75.000 jeunes âgés de 16 à 25 ans d'ici à 2014 remplissant des missions d'intérêt général allant de l'action humanitaire à l'aide aux personnes handicapées, en passant par l'accompagnement scolaire dans les milieux défavorisés. En juillet, 5.500 jeunes, indemnisés entre 540 et 640 euros par mois, s'étaient déjà engagés. Pour l'Etat, cela représente un budget de 530 millions d'euros. Aglaé de Chalu
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