Comment Guillaume Bernard défend sa marque en Chine

Guillaume Bernard est catégorique, il n'a jamais eu l'intention de travailler pour l'entreprise familiale Bernard Controls SA qui fabrique des servomoteurs industriels depuis 60 ans. Pourtant, le voici à 30 ans directeur de la filiale Chine depuis 2008. Ce qui l'a fait changer d'avis ? La Chine et la volonté d'être témoin de son développement. Jeune ingénieur diplômé, il y vient en 2005 pour Schneider Electric qui souhaite, après ses deux années de mission sur place, le renvoyer en France. Guillaume Bernard, fasciné par la croissance chinoise, veut rester. Son entreprise familiale a déjà une base commerciale en Chine depuis 2004 et fournit principalement du matériel pour EDF et Areva ainsi que les géants du nucléaire et du pétrole chinois. Le lien est vite fait. « Pour moi, ce fut avant tout une véritable aventure humaine », avoue-t-il. Ce sera à lui de développer le marché et de lancer une usine de production qui verra le jour en 2008. « Le fait de fabriquer sur place nous a permis d'accéder à de nouveaux marchés. On est désormais capable de livrer nos clients en quatre semaines contre seize auparavant », explique-t-il. Il se positionne aussi désormais sur les marchés du ciment, de l'eau et du bâtiment : tous des secteurs en pleine croissance. Mais la Chine n'est pas seulement un marché et une base de production ; l'implantation a aussi été l'occasion pour l'entreprise de se restructurer entièrement. « C'est un marché très exigeant qui nous a imposé de nouvelles méhodes de management », explique Guillaume Bernard. Du coup, même le centre de production à Gonesse doit revoir ses méthodes. Dix cadres ont été embauchés en France suite à l'expansion de l'entreprise en Chine. Procès en cours« Évidemment qu'il y a des contraintes locales, mais ce n'est pas plus difficile de s'implanter ici qu'au Japon ou aux États-Unis », continue-t-il. Dans la liste des contraintes il y a la concurrence des fabricants chinois bien plus féroce qu'en Europe ou aux États-Unis. Il y aussi les problèmes de transfert de technologie. Guillaume Bernard, pour qui le savoir faire de l'entreprise est sa seule arme contre la concurrence, avoue qu'il n'est pas à l'abri d'un vol de ses brevets. Mais, ce qui lui prend le plus de temps en ce moment, ce sont les faux « Bernard Controls ». Une rapide recherche sur internet dévoile toute une liste d'entreprises du nom de Bernard qui vendent elles aussi des servomoteurs, de plus ou moins bonne qualité. Guillaume Bernard explique qu'il est en procès avec l'une d'entre elles « Tianjin Bernard » depuis 2 ans. Le dossier vient de se débloquer et il en attend encore l'issue définitive. « Cela touche notre crédibilité et affecte nos ventes », avoue-t-il.Mais cela n'a en rien écorné son enthousiasme. Guillaume Bernard espère y faire 25 % du chiffre d'affaire global de l'entreprise d'ici 3 ans.
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