Si d'aucuns se font violence pour « lâcher » un travail gratifiant, nombre de salariés attendent leur retraite comme une libération, a fortiori dans les secteurs pénibles. C'est le constat que dresse Bénédicte Beck, médecin du travail à Annecy, spécialisée dans le BTP. Les quinquas usés par des carrières longues aux conditions de travail difficiles sont légion dans son cabinet. « Ils ont souvent débuté leur carrière en apprentissage à 14 ans. Repousser l'âge de départ à la retraite leur poserait de gros problèmes », estime Bénédicte Beck, alors que la question de la pénibilité est renvoyée aux accords de branche dans le projet de loi. Pour l'heure, ils peuvent partir de manière anticipée en fonction du nombre de trimestres validés. Mais tous ne le font pas, car le niveau de leur retraite est trop bas. Surtout, relève la médecin, beaucoup présentent des carrières irrégulières (étrangers, chômage, travail non déclaré) et doivent donc « tenir le coup plus longtemps ». Or « l'âge le plus critique, où ces salariés présentent le plus de pathologies, est entre 55 et 60 ans ».

latribune.fr

23 Sept 2010, 19:38

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