Pour le moment, les industriels ne semblent pas très inquiets face à la grève des producteurs de lait. Certes, ils subissent tous, au niveau national, une baisse de leurs approvisionnements, comprise entre 5 % et 10 %. Mais cela aurait pu être bien pire, si le principal syndicat issu de la FNSEA avait rejoint les 6 % à 7 % d'agriculteurs participant au mouvement. « Leur grève est avant tout un événement médiatique », déplore le porte-parole de Lactalis. La plupart des industriels, comme Bongrain ou Sodiaal (Yoplait), comptent sur leurs excédents permanents de collecte pour compenser les plus faibles livraisons depuis dix jours. « Chez Sodiaal, les 10 % d'excédents transformés d'habitude en beurre ou poudre servent du coup à faire du yaourt », explique le patron d'Orlait, une société de commercialisation du lait de consommation, dont Sodiaal est le principal actionnaire.Mais la situation varie d'une région à l'autre. Le Sud-Ouest et la Normandie sont beaucoup plus touchés, avec plus de 30 % de grévistes. Une importante coopérative de la Manche, les Maîtres Laitiers du Cotentin, a arrêté un de ses trois sites de production pour deux jours par manque de matière première. Les Fromageries des Chaumes de Bongrain ou les usines de Molay-Littry et de Villecomtal chez Danone sont aussi fortement ralenties. « La situation aujourd'hui est très tendue, car d'autres manifestants se sont joints à ceux de l'Apli [Association des producteurs de lait indépendants, Ndlr] pour bloquer l'approvisionnement de notre usine normande », explique la porte-parole de Danone. Mais le groupe a déjà trouvé la parade et pourra faire venir le lait du nord de la France pour ne pas réduire les cadences de production de ses yaourts. S. L.
PAs encore de pénurie pour les industriels
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