Polémique autour des transports parisiens

ménagement du territoireLe torchon brûle entre la RATP et son autorité organisatrice, le Stif (Syndicat des transports d'Île-de-France). Dans le cadre de l'examen du projet de loi sur l'organisation des transports ferroviaires à l'heure de l'ouverture à la concurrence, un amendement, voté lundi soir très tard, a fait sortir de ses gonds Jean-Paul Huchon, le président du Stif et de la région Ile-de-France. Les députés de la majorité ont voté un transfert des actifs du Stif à la RATP, et ce dès 2010. Ce sont ainsi 8 à 10 milliards d'euros (siège de la RATP, infrastructures ferroviaires, ateliers, etc.) qui partiraient à la Régie. « C'est de la spoliation », s'insurge Jean-Paul Huchon, furieux de n'avoir été informé de cet amendement qu'en fin de semaine dernière. « À travers ce transfert, on rend la mariée plus belle en vue de la privatiser à terme », d'autant que la loi prévoit par ailleurs un prolongement du monopole de la RATP de quinze à tente ans suivant les lignes. Le maire de Paris, Bertrand Delanöe, a appelé le gouvernement « à renoncer à cette initiative choquante ».Alors qu'à la RATP on précise que les actifs sont détenus à 45 % par la Régie, à 5 % par l'État et à 50 % par le Stif, « le gouvernement souhaite, avec cet amendement, que soit appliqué à l'Île-de-France ce qui se passe déjà en Province », indique un proche du dossier. Au terme de la fin du monopole, il est d'ailleurs prévu que le Stif récupère le matériel roulant de la SNCF de la région. Jean-Paul Huchon, qui a convoqué pour lundi prochain son conseil d'administration en urgence, ne désespère pas qu'un vote en commission mixte paritaire fasse encore évoluer la situation.Autre volet de cette loi un peu fourre-tout : la création de l'Autorité de régulation des activités ferroviaires (Araf), votée hier par l'Assemblée nationale. Cette dernière sera le gendarme du rail, en vue notamment de l'ouverture à la concurrence du transport international de voyageurs, le 13 décembre prochain. I. S.
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