Démissions en série de conseillers économiques d'Obama

Architecte en chef de la politique économique de Barack Obama, Larry Summers, 55  ans, quittera officiellement la Maison Blanche à la fin de l'année, mais « probablement dès le lendemain des élections du 2 novembre prochain, » croient savoir certains observateurs de la vie politique aux États-Unis. Considéré comme un brillant économiste mais aussi comme trop proche de Wall Street par l'aile gauche du parti démocrate, l'annonce de son départ mardi soir a provoqué une détonation outre-atlantique à l'heure où l'administration Obama peine à convaincre l'opinion. Une nouvelle d'autant plus retentissante qu'elle a été suivie quelques heures plus tard par celle de la démission de Herbert Allison, secrétaire adjoint du Trésor et superviseur du TARP (Troubled Asset Relief Program), le programme de l'administration américaine pour recapitaliser les banques. Après les départs de Peter Orszag, directeur du budget et Christina Romer, présidente du conseil économique, ce sont donc deux autres éléments clés du dispositif économique du président Obama qui quittent la Maison Blanche depuis trois mois. Mais la défection de Larry Summers, réputé pour son caractère abrasif et ses prises de positions douteuses, est probablement la plus lourde de conséquence. Le « Tsar » comme le surnomme la presse américaine, a été le principal coordinateur de la politique économique américaine au cours des deux dernières années et est à l'origine du plan de relance de 780 milliards de dollars (584 milliards d'euros) adopté en janvier 2009.« Fuite des cerveaux »Qu'il ait présenté sa démission de son propre chef ou que le président lui ait demandé de partir - hypothèse la plus plausible selon les polititologues - il n'en reste pas moins que son retrait, et plus généralement cette « fuite des cerveaux » apparaît comme le symptôme d'un échec. Même si certains y voient une opportunité pour Obama de former une nouvelle équipe plus conforme aux attentes de l'électorat. Ainsi, pour contrer ses détracteurs qui lui reprochent de ne pas être suffisamment « pro-entreprises » le président américain pourrait nommer au poste de conseiller économique un successeur issu du privé. Les noms de Ann Mulcahy, ex-PDG de Xerox et de Richard Parsons sont déjà cités.Sixtine Léon-Dufour, à New York
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