Merkel proche de la majorité absolue au Bundestag

Angela Merkel a nettement remporté dimanche les élections législatives allemandes et sera reconduite pour un troisième mandat de chancelière pendant 4 ans. Son parti, le CDU, allié au bavarois CSU, serait même proche de la majorité absolue au Bundestag. S\'il l\'obtenait, ce  serait historique, un parti allemand n\'ayant plus obtenu de majorité absolue au parlement depuis le chancelier chrétien-démocrate Konrad Adenauer en 1957..Mais, après avoir annoncé cette majorité, les instituts de sondage estimaient qu\'Angela Merkel ne l\'obtiendrait finalement pas.A 59 ans, la chancelière allemande a confirmé en tous cas son statut de femme la plus puissante du monde, en devenant le premier dirigeant européen à être reconduit à la tête d\'un pays depuis la crise financière et monétaire qui a secoué l\'Union européenne. Un \"super résultat\" selon MerkelLa chancelière Angela Merkel a salué dimanche un \"super résultat\" de son parti, l\'Union chrétienne-démocrate (CDU), aux législatives allemandes et promis \"quatre nouvelles années de succès\".\"Ensemble, nous allons tout faire pour que les quatre années qui viennent soient quatre nouvelles années de succès pour l\'Allemagne\", a déclaré Mme Merkel.Veste bleu roi et sourire éclatant, la chef du parti conservateur a été longuement applaudie avant de prendre la parole au siège de la CDU, à Berlin.Elle a qualifié de \"super résultat\" le score des conservateurs qui totalisent, selon les estimations des télévisions allemandes dans la soirée, plus de 42,5% des voix, et remercié les électeurs pour leur \"confiance exceptionnelle\".Mais elle a prévenu qu\'elle voulait \"attendre le résultat définitif\" avant d\'envisager une éventuelle alliance avec un parti, sans doute le Parti social-démocrate (SPD) pour former une grande coalition. \"Ensuite nous verrons\", a-t-elle souligné sur le plateau de la télévision publique.Le score le plus élevé depuis la réunification pour le CDUElle a permis à son parti conservateur, le CDU, de recueillir son score le plus élevé depuis la Réunification du pays en 1990 avec 42,5% des voix, en hausse de près de 9 points par rapport à la dernière élection de 2009, selon des chiffres diffusés par la chaîne publique ZDF.Son parti arrive très loin devant le parti social démocrate (SPD) 26,5% (+3,5) qui reste proche de son plus bas historique d\'il y a quatre ans.L\'allié libéral, le FDP, éjecté pour la première fois du parlementMais l\'allié libéral d\'Angela Merkell, le FDP, a été éjecté du parlement pour la première fois de l\'après-guerre, avec son plus faible score jamais enregistré, 4,5%, d\'après ces premières estimations.Un nouveau mouvement anti-euro, récemment créé au printemps, et qui plaide en faveur d\'une dislocation ordonnée de la monnaie unique européenne, a réussi un bon score, à 4,8%, inférieur toutefois aux 5% nécessaires pour avoir des députés. L\'AFD (\"Alternative für Deutschland\") espérait peser davantage en rassemblant un vote protestataire en surfant sur l\'hostilité de nombreux Allemands aux plans de sauvetage des pays européens en crise.Les Verts en forte baisseLes Verts sont en baisse sensible à 8% (-2,7 points), victimes d\'une mauvaise stratégie de campagne et d\'une polémique sur la tolérance passée du mouvement envers la pédophilie. La gauche radicale, Die Linke, a baissé de 3,4 points, à 8,5%.Le total des scores de gauche, à 43%, est plus faible que lors des législatives de 2009 (45,6).Le deuxième plus mauvais score pour le SPDAvec son deuxième plus mauvais score de l\'après-guerre, le SPD semble avoir souffert de la campagne globalement ratée de son leader Peer Steinbrück qui a enchaîné les gaffes et polémiques : tout récemment un doigt d\'honneur du candidat en Une du magazine Süddeutsche Zeitung a fait de l\'ombre au parti. Seul dirigeant européen réélu depuis le début de la criseMme Merkel a donc été plébiscitée par les 62 millions d\'électeurs allemands, qui la créditent d\'avoir bien géré la crise de l\'euro et d\'avoir su protéger la première économie européenne. Elle a vanté durant la campagne la bonne tenue des finances publiques et la baisse du chômage, à seulement 6,8% de la population active, quand ce même indicateur explosait dans beaucoup de pays européens.Aucun de ses homologues en Espagne, en France, en Italie, ou au Royaume-Uni, ne s\'est fait réélire depuis le début de la crise financière.Merkel serait contrainte à une grande coalition à la gestion difficileDans l\'Allemagne d\'après-guerre, seuls Konrad Adenauer et le chancelier de la Réunification Helmut Kohl ont réussi à remporter trois mandats de chancelier.S\'il se confirme qu\'Angela Merkel n\'obtient pas la majorité absolue,  elle ne pourrait éviter de former un gouvernement avec le SPD, notamment compte tenu de l\'échec du FDP.Une telle \"grande coalition\", entre les deux partis de masse du pays, comme lors de son premier mandat (2005-2009), laisse présager des bras de fer tendus, notamment sur les questions fiscales et sociales. Avec un programme considéré comme le plus à gauche depuis longtemps, le SPD a fait campagne pour des hausses d\'impôts pour les plus riches et l\'introduction d\'un salaire minimum universel de 8,50 euros.De nombreux défis pour l\'AllemagneMalgré des indicateurs flatteurs, l\'Allemagne doit relever de nombreux défis: le pays compte l\'un des plus grands nombres de bas salaires en Europe, une situation sociale dégradée qui menace les retraites de millions d\'Allemands. Le pays souffre aussi d\'une natalité parmi les plus faibles au monde, véritable bombe à retardement pour son économie.Par ailleurs, la crise de la zone euro, qui n\'est pas encore terminée, pourrait continuer de peser sur sa conjoncture et finir par miner ses comptes publics.
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