Défense : quel avenir pour DCNS ?

Et vogue DCNS... Depuis quelques années, le groupe naval (2,6 milliards d\'euros de chiffre d\'affaires en 2011) est devenu l\'un des fers de lance de l\'industrie de défense française après avoir joliment réussi sa mutation passant d\'un arsenal vieillot vers une société compétitive. Aussi bien à l\'export où il a réalisé ces dernières années les plus beaux coups de l\'industrie tricolore (quatre sous-marins Scorpène au Brésil pour un montant de 6,7 milliards d\'euros dont 4,1 milliards pour la France, vente de deux BPC à la Russie, design des Gowind à la Malaisie...) que sur la qualité reconnue de ses matériels (BPC, frégates multimissions Fremm, sous-marins Scorpène....) et ses performances financières. Son carnet de commandes affichait au compteur 14,2 milliards d\'euros à la fin du premier semestre 2012 et représentait plus de cinq années d\'activité. Il ne faut pas non plus oublier l\'audacieuse diversification de DCNS dans les énergies renouvelable et dans le nucléaire, en bonne voie mais qui reste toutefois à confirmer dans la durée.Le programme Fremm confirméLe nouveau ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, natif de Lorient et qui a grandi à quelques mètres des chantiers de DCNS, ne s\'y est pas trompé quand il a confirmé jeudi dans sa ville natale à l\'occasion de la mise à l\'eau de la deuxième Fremm destinée à la marine nationale (Normandie) la poursuite de ce programme emblématique pour DCNS. Le ministre le considère comme \"le plus grand programme naval européen\" dans un contexte où \"l\'enjeu maritime est majeur au XXIè siècle\". \"Au terme du programme, la Marine aura ainsi onze frégates performantes permettant d\'assurer une partie significative de ses missions\", a-t-il assuré. Ce qui va donner une \"visibilité à 10 ans\" du site de Lorient, qui emploie quelque 2.000 personnes. En outre, la maritimisation, un sujet très à la mode actuellement,  plaide pour le développement de DCNS \"L\'enjeu maritime est l\'enjeu du XXIe siècle\", a estimé Jean-Yves Le Drian. Tout comme tout lBref tout irait dans le meilleur des mondes mais...Deux scénarios pour l\'avenir de DCNSMais DCNS doit, pour continuer à grandir, s\'adosser à un industriel ou nouer une alliance stratégique avec un partenaire du secteur. \"Les deux scénarios sont sur le bureau de Jean-Yves Le Drian\", explique-t-on à \"latribune.fr\". Le ministre refuse de trancher tant qu\'il n\'a pas plus de visibilité sur le nom du prochain patron de Thales et sur la recomposition de l\'actionnariat du groupe d\'électronique, précise-t-on. En tout cas, les deux scénarios passent par la vente par Thales de ses actifs navals à DCNS (Thales Underwater systems et Thales Nederland).Premier scénario, soutenu par DCNS, qui a adressé un courrier à Jean-Yves le Drian. Dans le cadre de la recomposition de l\'industrie de défense, DCNS hérite des activités navales de Thales pour devenir un groupe naval majeur en Europe ... avant un rapprochement avec le chantier allemand TKMS après les élections législatives allemandes prévues en septembre ou octobre 2013. DCNS vise la majorité du nouvel ensemble, selon nos informations. Une telle opération sera très compliquée à réaliser au regard des leçons du fiasco du mariage EADS-BAE Systems torpillé par Berlin. \"Il y a un tel ressenti contre la France en général, et en particulier contre les groupes détenus par l\'Etat français\", souligne un observateur. Deuxième scénario, soutenu par Thales. Le groupe d\'électronique est d\'accord pour céder ses activités navales à DCNS... mais pour mieux se renforcer dans son capital, soit autour de 60 à 70 %. \"Thales n\'est pas complètement vendeur de ses activités navales\", explique-t-on au sein du groupe. Un scénario qui est très dépendant de l\'avenir même de Thales...
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