Retour aux fondamentaux pour les investisseurs institutionnels

enquête européenneUn an après la faillite de Lehman Brothers, JP Morgan Asset Management a souhaité prendre le pouls de la gestion institutionnelle européenne. La société de gestion a organisé au début de l'automne une enquête pour savoir si le comportement de ces investisseurs ? fonds de pension publics et privés, compagnies d'assurances et autres family offices ? a été profondément impacté par la récente crise. Au total, 194 institutions sur les 781 initialement identifiées par JP Morgan AM dans 14 pays européens se sont prêtées au jeu des questions-réponses. Il ressort de cet exercice que si les événements de l'année passée ont naturellement eu un impact sur les choix d'investissement, ils n'ont pas remis en cause les convictions de long terme des acteurs interrogés en matière d'allocation d'actifs. La part des grandes classes d'actifs au sein des portefeuilles n'a en effet évolué que très faiblement, de l'ordre de 1 % à 3 % selon les cas.Globalement, les actions, pour lesquelles des rendements de 5 % à 10 % annuels sont attendus pour les trois à cinq prochaines années, restent en bonne place dans les portefeuilles, particulièrement au Royaume-Uni où l'allocation cible à 12 mois est de 55 % (voir tableau). Quant aux investisseurs continentaux, ils privilégient toujours les placements obligataires pour 54 % du portefeuille, contre 30 % pour les actions. La part consacrée à l'alternatif est sensiblement la même partout (14 % pour le Royaume-Uni et 13 % pour l'Europe continentale), à l'exception de la Suisse qui se distingue ici puisque l'allocation cible des institutionnels locaux y avoisine 25 %. « En France, nous avons noté un intérêt marqué pour deux thèmes alternatifs particuliers : les matières premières et les infrastructures », note Peter Schwicht, directeur de l'activité institutionnelle de JP Morgan AM en Europe continentale.transparence et lisibilitéD'une manière générale, l'enquête a révélé un retour aux sources dans la façon d'appréhender les véhicules d'investissement. La transparence et la lisibilité des stratégies sont mises en avant avec, notamment, le recours à la norme Ucits 3 pour les fonds de gestion alternative et de performance absolue. En matière de gestion actions, le recours à l'analyse fondamentale est privilégié. « Les fonds long-short, ceux de type 130/30 et la gestion quantitative ne suscitent plus qu'un intérêt limité, constate Peter Schwicht. En revanche, la gestion active, basée sur l'analyse financière des sociétés, est plébiscitée par 60 % des institutions qui, dans le contexte actuel, s'attendent globalement à ce que les marchés émergents, et plus particulièrement la zone Asie hors Japon, génèrent les meilleures performances au cours des prochaines années. Sur les marchés développés, les investisseurs interrogés s'attendent à une surperformance des grandes capitalisations et du style de gestion value au cours de l'année à venir. » La gestion passive n'est pour autant pas mise à l'écart, notamment en Europe continentale puisque 30 % des acteurs sont enclins à augmenter leur exposition sur les grandes valeurs japonaises, américaines et européennes via des fonds indiciels, des trackers et des contrats futurs.
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