En jetant son dévolu sur l'américain Genzyme, Chris Viehbacher, le directeur général de Sanofi, comptait à la fois doper son portefeuille de médicaments et parachever la nouvelle stratégie de diversification du laboratoire. Mais le raid tourne à la course de fond, et chaque semaine apporte son lot de rebondissements dans cette OPA à 18,5 milliards de dollars.Dernier en date : Genzyme, qui refuse l'offre à 69 dollars par action du français, lui aurait proposé une transaction comprenant des « contigent value right » (CVR ou certificats de valeur garantie), selon le « Wall Street Journal » (« WSJ ») de dimanche. Ces instruments financiers américains permettent de lier le prix final d'une acquisition à des objectifs de performance. En l'occurence, le complément de prix dépendrait des résultats du Campath, le traitement que Genzyme développe contre la sclérose en plaques et qui cristallise le différend entre les deux groupes - Genzyme y voit un futur blockbuster qui lui rapportera jusqu'à 3,5 milliards de dollars de revenus, Sanofi n'en attend pas plus de 700 millions.Bras de fer de six moisCette main tendue de l'américain, si elle se vérifie, peut-elle mettre un terme au bras de fer qui dure depuis six mois ? « Sanofi a indiqué qu'il serait ouvert à un CVR », croit savoir le « WSJ ». Ce lundi, l'intéressé se refusait à tout commentaire. « Ce peut être une porte de sortie à la négociation. Mais il me semble que la proposition de Sanofi intégrait déjà les incertitudes sur le Campath », estime Patrick Biecheler, chez Roland Berger. Selon le « WSJ », ce montage n'empêcherait pas Genzyme de demander un relèvement de l'offre de Sanofi, qui se termine le 10 décembre. A. T.

latribune.fr

23 Nov 2010, 16:32

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