Sarkozy impose le thème fiscal aux régionales

Nicolas Sarkozy a donné le ton dès vendredi en dénonçant devant 700 maires réunis à l'Élysée la « folie fiscale » des régions socialistes. « Il faut que la France cesse d'être le champion du monde de la dépense publique », a affirmé le chef de l'État, en appelant les collectivités locales à participer à l'« effort de redressement ».Dans la soirée, en déplacement à Nantes, Xavier Bertrand est passé aux travaux pratiques. Lors d'un dîner-débat avec un millier de militants, le secrétaire général de l'UMP brandit un magazine du conseil général de Loire-Atlantique, dont la une fustige le projet de réforme territoriale de la droite. « C'est avec vos impôts qu'on a fabriqué ce qui n'est rien d'autre qu'un tract », lance-t-il. Succès d'audience garanti.« Livre noir »Xavier Bertrand et les responsables de l'UMP ne se déplacent plus désormais sans le « Livre noir des régions socialistes », qui fait l'inventaire des « 6,5 milliards d'impôts supplémentaires prélevés chaque année » depuis la vague rose de 2004. Le parti présidentiel met l'accent sur l'« explosion » des dépenses de fonctionnement et de communication des vingt régions sur vingt-deux contrôlées par la gauche. « Pendant cette campagne des régionales, nous allons demander des comptes aux socialistes », martèle Xavier Bertrand.Samedi prochain, l'UMP réunit son conseil national à Aubervilliers, près de Paris, pour entériner la désignation des têtes de liste régionales et départementales pour les élections des 14 et 21 mars. De retour du Brésil, Nicolas Sarkozy devrait s'exprimer en milieu d'après-midi devant les cadres du parti pour lancer officiellement la campagne.À quatre mois du scrutin, l'UMP se prépare à une bataille difficile. Au vu des sondages, Nicolas Sarkozy n'a pas échappé à la « malédiction de la mi-mandat », qui a frappé tous ses prédécesseurs à l'Élysée. La réforme de la taxe professionnelle et la réforme territoriale ont semé le trouble jusque dans la majorité et donné à la gauche une occasion de se poser en défenseur des « territoires » face à un État accusé de « capter » les finances locales.Dans le « Journal du dimanche », Ségolène Royal, qui a déjà lancé sa campagne en Poitou-Charentes, rend ainsi coup pour coup face à l'offensive lancée par le chef de l'État. « Le désordre fiscal, c'est Nicolas Sarkozy », accuse l'ex-candidate socialiste à la présidentielle, avant d'évoquer un « État mal géré, impécunieux, dont la dette atteint 80 % du PIB » et qui « veut se défausser sur le dos des collectivités locales ».Parallèlement à la fiscalité, l'UMP fait monter un autre thème de campagne, avec le débat sur l'identité nationale. Pour Xavier Bertrand, c'est en restant « fidèle à ses valeurs et à ses électeurs » que la majorité peut se refaire une santé territoriale. Il y a quelques mois, l'UMP rêvait de reconquérir six ou sept régions en mars. Aujourd'hui, les experts électoraux du parti sont plus prudents. « Chaque région gagnée, ce sera une victoire et je pense qu'on en aura plusieurs », déclare Xavier Bertrand, sans se risquer à un pronostic chiffré.
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