L'État algérien tenté par une reprise en main de l'économie

Afrique du nordL'Algérie, après quinze ans de libéralisation de son économie, est tentée par une reprise en main qui n'est pas sans rappeler la renationalisation rampante de plusieurs secteurs stratégiques orchestrée par Vladimir Poutine lors de son premier mandat au Kremlin. Cette reprise en main s'est notamment traduite depuis fin 2008 par des mesures visant à casser les monopoles et à doter l'État des moyens nécessaires pour racheter des filiales d'entreprises étrangères.L'Algérie a durci les conditions d'investissement étranger et le transfert des capitaux et se montre prête à nationaliser certaines entreprises étrangères. Le groupe égyptien Orascom, dont la filiale algérienne (Djezzy) est le premier opérateur de téléphonie mobile du pays (14 millions d'abonnés), est particulièrement visé.redressement fiscalAlger a notifié à Orascom un redressement fiscal de près de 600 millions de dollars sur les exercices 2005, 2006 et 2007. Le groupe égyptien est accusé d'avoir transféré des centaines de millions de dollars de dividendes issus de ses bénéfices colossaux, tout en réduisant drastiquement ses investissements dans le pays.Enfin, le conglomérat privé égyptien a cédé, début 2008, deux cimenteries en Algérie au cimentier français Lafarge, réalisant une plus-value de plus de 2 milliards de dollars. Cette cession, effectuée dans le cadre du rachat par Lafarge de la filiale Orascom Cement, a mécontenté Alger. L'Algérie a donc décidé de s'octroyer un droit de regard et de préemption sur les cessions d'actifs opérés par des groupes locaux et étrangers. Le gouvernement a créé, début 2009, un fonds d'investissement doté de 1,5 milliard d'euros pour s'emparer de filiales locales de groupes étrangers si ces derniers décident de quitter le pays.« Alger veut forcer Orascom à vendre sa filiale algérienne Djezzy ou à céder une partie de son capital à un groupe local. La société nationale d'hydrocarbures Sonatrach est un bon candidat. Elle a les moyens financiers et des ambitions dans la téléphonie », explique un cadre de Djezzy qui a requis l'anonymat.Outre Orascom, d'autres groupes étrangers, notamment français, pourraient être concernés par des nationalisations partielles ou totales. Comme les banques françaises Société Généralecute; Générale et BNP Paribas ainsi que Renault et Peugeot. L'Algérie accuse les groupes étrangers de piller ses ressources en transférant la totalité de leurs bénéfices et de n'avoir pas apporté le développement et le savoir-faire attendus. n
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