Paris demande aux Français de quitter la Côte d'Ivoire

On aurait pu croire à une amélioration dans la crise ivoirienne. Laurent Gbagbo, tout en se réaffirmant mardi soir président du pays dans un discours officiel à la télévision nationale, avait tendu la main à son adversaire Alassane Ouattara, que la communauté internationale considère comme vainqueur du second tour de la présidentielle du 28 novembre. Laurent Gbagbo a proposé, en vue d'un règlement « pacifique » de la crise, un « comité d'évaluation » afin « d'analyser objectivement les faits et le processus électoral ». Le camp Ouattara a rejeté les propositions de Gbagbo, l'accusant de « ruser avec le monde ». La communication entre les deux leaders semble bel et bien brouillée. Résultat, mercredi, le camp Ouattara a prôné « l'usage de la force » contre Gbagbo « seule solution » de mettre un terme à la crise, selon le Premier ministre de Ouattara, Guillaume Soro. La ville de Bouaké, à la limite entre le sud pro-Gbagbo et le nord, pro-Ouattara, sur l'ancienne ligne de séparation entre les deux moitiés du pays, a annoncé vouloir « marcher sur Abidjan ». Dans ce contexte on ne peut plus explosif, la France, ancienne puissance coloniale, a demandé à ses ressortissants - quelque 15.000 personnes, dont de nombreux salariés de grandes entreprises, de Bouygues à la Société Généralecute; Générale en passant par Bolloréeacute; - de quitter provisoirement le pays. Parallèlement, la Commission européenne a débloqué 5 millions d'euros pour faire face à une crise humanitaire dans les pays voisins de la Côte d'Ivoire en cas d'afflux de réfugiés fuyant des violences. L'ONU a dénoncé dimanche dernier des « violations massives de droits de l'homme », qui ont fait plus de 50 morts ces derniers jours dans le pays, et qui auraient été perpétrées par des forces soutenant le président sortant Laurent Gbagbo. Enfin, la Banque mondiale a annoncé depuis Paris geler les financements de la Côte d'Ivoire, à l'issue d'un entretien avec Nicolas Sarkozy. (Avec agences)
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