RATP  : après deux semaines de blocage, la crise du RER A prend un tour politique

Le conflit sur la ligne A du RER se poursuit, pour la treizième journée consécutive, même si la situation s'améliore. La RATP est d'ailleurs confiante et pense qu'il y a des signaux positifs de reprise. Les agents ont voté mardi la poursuite du mouvement, mais dans une moindre proportion que la veille. Du coup, la RATP a revu à la hausse ses prévisions de trafic pour mercredi : 3 trains sur 4 sont prévus aux heures de pointe (contre 1 sur 2 jusqu'à présent) et 1 train sur 3 en dehors des heures de pointe (contre un trafic nul aux heures creuses depuis le 10 décembre). « L'épuisement de part et d'autre est proche. Je ne sais pas comment cela va tourner, pour ce conflit sans précédent », indique l'Unsa. Aucune réunion n'a eu lieu entre les syndicats et la direction depuis la nuit de jeudi à vendredi dernier.Le directeur général adjoint chargé de l'innovation sociale, Paul Peny, a envoyé lundi un courrier aux organisations syndicales, en leur demandant de se prononcer sur les propositions : la création d'une « prime variable en fonction des objectifs de régularité dans le cadre du contrat avec le Stif » (Syndicat des transports d'Île-de-France), cette prime pouvant atteindre 80 euros par mois, et la mise en place de nouveaux tableaux de service pour assurer la régularité. La RATP a aussi proposé l'ouverture, dès janvier, de discussions sur les grilles salariales, les carrières et les parcours des conducteurs, avec garantie de la transformation d'une prime en droits de retraite supplémentaires. « J'attends la fin du conflit pour envoyer un courrier à la direction et lui dire que les augmentations ne doivent pas être réservées uniquement aux conducteurs de la ligne A du RER. Le métier le plus pénible à la RATP est celui de conducteur de bus », prévient déjà Laurent Pouille, secrétaire général de la CFTC-RATP, syndicat qui n'est pas entré dans le mouvement de grève.Le conflit est aussi politique. Le PDG de la RATP, Pierre Mongin, est soutenu depuis le début par le secrétaire d'État aux Transports, Dominique Bussereau. Quant au président de la République, s'il a vivement critiqué la gestion calamiteuse des pannes d'Eurostar, il n'a rien dit du conflit du RER A. La proximité des élections régionales est évidemment dans toutes les têtes. L'organisation des transports franciliens est une compétence de la région, et Jean-Paul Huchon préside le Stif. La semaine dernière, la grève a provoqué un échange peu amène entre Valérie Pécresse, candidate UMP à la région, et Jean-Paul Huchon. Lundi, le président (PS) a accusé la RATP de ne pas savoir « gérer un conflit social ». La grève du RER A tombe mal pour la région, alors qu'un nouveau train régional vient d'être mis en service, pour remplacer les « petit gris » vieux de trente ans? Ingrid Seithumer et Stéphanie Tisserond
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