Hôpitaux de Paris  : les mandarins vent debout contre les suppressions de postes

D'ordinaire, ce sont les étudiants en médecine qui remplissent les amphis de la Pitié-Salpêtrière. Mais, le 15 décembre dernier, les places étaient occupées par plusieurs centaines de professeurs, chefs de service et praticiens hospitaliers réunis en assemblée générale. Tous voulaient manifester leur opposition aux 4.700 suppressions d'emplois annoncées par la direction de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP). Si le projet n'est pas rapporté, ils menacent de démissionner de leurs fonctions administratives dans leurs hôpitaux respectifs, et de bloquer ainsi le fonctionnement quotidien du premier groupe hospitalier d'Europe (90.000 salariés, 7 milliards d'euros de budget, 3,8 millions de consultations et 1 million d'urgences par an).Depuis près d'un mois, le climat social est effectivement tendu à l'AP-HP. En cause : le plan d'économies de la direction, nommée par le ministère de la Santé. D'ici à 2012, il prévoit 100 millions d'économies par an obtenus grâce à des réorganisations dans les 37 établissements de l'AP et le non-remplacement d'agents partant à la retraite. En trois ans, 4.700 postes de médecins, infirmiers et personnels de service seraient ainsi concernés. Inconcevables, selon les médecins de l'AP, mené par le Pr Pierre Coriat, chef de service à la Pitié-Salpêtrière et président de la Commission médicale d'établissement (CME) de l'AP.Après un premier plan de réorganisation en 2009 qui s'est traduit par 700 postes supprimés, le corps médical de l'AP-HP estime que la ligne blanche est franchie et que la qualité des soins ne pourrait plus être assurée avec de nouvelles suppressions de postes.Roselyne Bachelot semble consciente des ravages de cette mobilisation inédite des mandarins dans l'opinion publique. Voilà quelques jours, au Sénat, la ministre de la Santé a fait savoir que rien n'était figé et que des négociations interviendraient en début d'année. Mais elle aura beaucoup de mal à lâcher du lest, alors que le gouvernement a fait de la maîtrise des dépenses hospitalières l'une de ses priorités pour réduire les 14 milliards de déficit de l'assurance-maladie. P. C.
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