chronique des marchésLe passage de l'indice CAC 40 au-dessus des 3.900 points mardi n'est pas vraiment une surprise. La configuration était idéale. D'un point de vue fondamental, la valorisation des grandes valeurs de la Bourse de Paris, avec un multiple inférieur à 18 fois les bénéfices attendus pour 2009, reste tout à fait acceptable si on admet que nous sommes actuellement dans le bas d'un cycle des profits des entreprises. L'incertitude qui demeure sur l'ampleur de la reprise économique l'an prochain coïncide d'ailleurs assez justement avec le retour en grâce des valeurs défensives, sans lequel l'indice phare du marché parisien n'aurait pas pu partir à l'assaut de son record annuel.L'environnement général est lui aussi porteur, si l'on retient les taux d'intérêt très bas qui rendent les actions attrayantes. Un facteur qui sonne d'ailleurs deux fois, car, avec des emprunts d'État à 10 ans dont le rendement est à 3,485 %, il n'y a plus d'espoir de gain en capital sur ces titres. Voilà qui participe à une allocation d'actifs privilégiant les actions car, outre le marché obligataire, le marché monétaire ne rapporte plus rien et l'immobilier, qui n'a pas réellement baissé, fait encore peur. L'or, pour sa part, vient d'accomplir un joli rally qui ouvre une période plus incertaine pour la relique barbare.Quant au moment retenu par l'indice CAC 40 pour dépasser son précédent point haut, il coïncide avec celui où l'aversion au risque (mesurée par l'indice Vix) est revenue à son niveau d'août 2008, un mois avant que la faillite de Lehman Brothers ne retentisse. Le Vix est en effet repassé mardi sous le seuil symbolique des 20 %. Et on sait bien que c'est justement lorsque l'assoupissement menace que les échappées sont les plus belles. Feu Pierre Viansson-Ponté, le célèbre éditorialiste du « Monde », l'a brillamment illustré avec son billet paru quelques semaines avant les événements de Mai 68 : il était intitulé « La France s'ennuie ».Christophe TricaudL'aversion au risque (mesurée par l'indice Vix) est revenue à son niveau d'août 2008, un mois avant la faillite de Lehman Brothers.

latribune.fr

23 Déc 2009, 1:47

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