Natixis envisage d'introduire la Coface en Bourse

Coface est un véritable casse-tête pour Natixis. L'assureur crédit est considéré par la banque, filiale du groupe BPCE, comme une participation financière depuis six mois, et sera à terme vendu. Natixis annoncera jeudi des résultats plutôt satisfaisants pour le quatrième trimestre de sa filiale Coface. « Le redressement est en très bonne voie », explique une source proche. À partir de là sera entamée la deuxième phase du plan stratégique de Coface qui consiste en sa cession. Officiellement, la banque va annoncer l'étude des différentes options stratégiques.Mais, vu le manque d'intérêt des acheteurs potentiels, Natixis risque de ne pas obtenir le prix espéré, entre 1 et 1,5 milliard d'euros, et pourrait choisir une autre alternative. Selon plusieurs sources, la banque pourrait alors envisager une introduction en Bourse. Elle obligerait toutefois Natixis à patienter un peu. Coface devra au préalable confirmer son redressement au premier semestre 2010 et son entrée en Bourse ne pourrait intervenir qu'à la fin de l'année, une fois sa bonne santé retrouvée. Cette solution pourrait également pousser Natixis à descendre sous le seuil de 50 % du capital pour déconsolider l'assureur crédit de son bilan et libérer ainsi les fonds propres qu'il immobilise. La mise sur le marché de Coface est une problématique bien connue chez Natixis. Son directeur général, Laurent Mignon, avait déjà mené l'introduction en Bourse d'Euler Hermes en 2000 et celle de Coface en 1999, avant qu'elle ne soit retirée de la cote en 2002.La solution simplePour autant, la vente de la totalité de Coface resterait la solution la plus simple. Depuis cinq mois, la banque Rothschild a passé au crible toutes les options imaginables. Mais les candidats ne sont pas légion, d'autant que Natixis demande un prix élevé, l'assureur crédit étant valorisé à plus de 1 milliard d'euros dans ses comptes. Toutefois, selon plusieurs sources, quelques fonds d'investissement ont étudié le rachat de la Coface à l'automne dernier. Advent International aurait même rencontré la direction de l'assureur crédit. Mais l'équation est difficile à résoudre pour un fonds seul. Coface ne peut s'endetter fortement pour maintenir un niveau de solvabilité solide. Et Natixis ne pourra pas apporter de nouveaux fonds propres alors qu'elle a déjà injecté 225 millions d'euros depuis l'été dernier.Du côté des industriels, seul le nom de Scor est régulièrement cité. Pourtant, le réassureur, aidé par sa banque conseil BNP Paribas, fait passer le message qu'il n'est pas très intéressé. Il espère ainsi faire pression à la baisse sur le prix demandé par Natixis, qu'il estime trop élevé. Le groupe dirigé par Denis Kessler pourrait aussi s'allier à un fonds d'investissement pour apporter du capital mais cette solution reste difficile à réaliser. En face, la solution de la Caisse des dépôts, éventuellement associée à Oséo, semble enterrée. Plusieurs sources rapportent que le gouvernement ne souhaite pas que la Coface revienne dans le giron public, plus de quinze ans après avoir été privatisée.Quelle que soit la solution retenue, introduction en Bourse ou cession, Natixis n'a pas d'autre choix que de redresser les comptes de sa filiale si elle veut réussir son désengagement. C'est-à-dire en obtenir un bon prix. Matthieu Pechberty
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