BPCE arrête son plan stratégique et scelle le sort de ses filiales

C'est le grand jour pour le groupe BPCE, qui valide ce mercredi ses résultats 2009 et son projet stratégique 2010-2013, avant de les présenter à son encadrement en fin de journée, puis à la presse jeudi. Côté finances, les nouvelles sont bonnes. Le groupe, en perte de 310 millions d'euros sur les neuf premiers mois de l'année, devrait terminer l'année tout proche de l'équilibre grâce aux bons résultats des réseaux Caisse d'Epargne et Banque Populaire. La solvabilité du groupe devrait aussi s'améliorer, dopée par la conversion en fonds propres d'au moins 2 milliards d'euros de parts sociales émises l'an dernier. Mais BPCE doit encore 6,25 milliards à l'Etat. Le groupe va donc devoir céder des actifs pour dégager des fonds propres. BPCE devrait ainsi présenter un tri de ses filiales entre participations "stratégiques" et participations « financières » destinées à être cédées. Fort de sa part de marché dans le crédit immobilier (7 % en 2009), et de son accès privilégié au marché obligataire dont il fait profiter le groupe, le Crédit Foncier ne devrait pas être vendu. En revanche, les actifs immobiliers seraient destinés à être cédés, quoiqu'en ordre dispersé. L'administrateur de biens Foncia sera mis en vente ("La Tribune" du 22 février). Il aurait pu intéresser le promoteur Nexity, contrôlé à 40% par BPCE, et qui détient déjà deux sociétés concurrentes, Lamy (logement) et Saggel (immobilier de bureau). « L'opération aurait du sens, car en ajoutant Foncia, Nexity contrôlerait 20 % du marché de l'administration », explique une source proche du dossier. Mais l'hypothèse a été écartée par BPCE, car Nexity est consolidé à son bilan. Céder Foncia à Nexity ne lui permettrait donc pas de libérer des fonds propres. BPCE aurait pu résoudre ce problème en cédant sa participation dans Nexity. Mais celle-ci a été acquise en haut de cycle, à 41 euros l'action, alors que le promoteur en vaut aujourd'hui moins de 26. Une cession au prix du marché infligerait donc à l'Ecureuil, qui détient seul cette participation, une perte d'environ 300 millions. Cette situation a conduit François Pérol, président du directoire de BPCE, à repousser la vente de Nexity en espérant que son cours se redressera d'ici 2012. Car à cet horizon, la banque devra disposer de fonds propres supplémentaires pour faire face au nouveau cadre prudentiel dit "Bâle 3". Les principales filiales des deux groupes, conservées en direct par les Banques Populaires ou les Caisses d'épargne, ont vocation à "remonter" dans l'organe central de BPCE. Les filiales de l'Ecureuil pesant plus lourd, les Banques Populaires seront contraintes d'apporter du capital pour respecter la parité, comme l'indiquait "Le Figaro" samedi. Selon nos informations, le montant ne serait pas encore arrêté. Il dépendrait notamment du sort réservé à Banque Palatine. Celle-ci intéresse la Banque Postale, mais plusieurs patrons de Caisses souhaitent la conserver dans le groupe. L'impératif d'une stricte parité des apports a conduit BPCE à ne pas faire remonter Nexity dans l'organe central, de peur d'alourdir la contribution en capital des Banques Populaires.
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