Stress  : pour un bien-être responsable

La semaine dernière, je m'insurgeais contre le classement sur Internet des entreprises travaillant sur la gestion du stress. Le ministère du Travail a retiré cette liste ce week-end. Et voilà qu'un comité des sages a remis, dans le même temps, des propositions pour prévenir les risques psychosociaux. En tête des priorités : « L'implication de la direction générale et du conseil d'administration. » Deux : « La santé des salariés est d'abord l'affaire des managers, elle ne s'externalise pas. » Trois : « Il faut donner aux salariés les moyens de se réaliser dans leur travail. » Dommage de faire d'un sujet, éminemment humain et très personnel, une usine à gaz politico-sociale. Si l'on doit veiller à éradiquer la maltraitance psychologique, la formulation laisse entendre une prise en charge néfaste aux deux parties. Ce qui est en jeu ? La responsabilité de l'individu quel que soit son niveau hiérarchique. On sait tous à quel point tel ou tel patron est générateur de stress, et quel autre fait régner un bon climat dans sa boîte. Inutile de s'atteler en comité de direction à un énième plan de mesures. Sans envoyer les dirigeants en thérapie, chacun doit s'interroger sur le sens du travail, et ce faisant sur celui des équipes, parler, échanger et se confronter aux autres. Et placardiser Narcisse (obsédé par son ego) et Dom Juan (ivre de pouvoir) pour faire émerger une logique de partage. Côté manager, à lui de s'interroger sur le rapport qu'il entretient avec ses équipes. Et s'en servir pour se remettre en question. S'il y a du stress dans les entreprises, on sait aujourd'hui d'où il vient. De toutes ces décisions liées à la performance, au toujours plus de gains, qui ont laissé des salariés sur le bord de la route. Donc à des choix stratégiques appliqués sans états d'âme par de petits soldats zélés. Quant au salarié, si le poste doit correspondre à ses aptitudes, s'y réaliser est un bien grand mot, à analyser chacun dans son intimité. Vous êtes malheureux dans votre job ? Affrontez vos supérieurs. Prenez le risque de le dire et d'étudier avec eux les moyens d'en sortir. En interne d'abord. Et si la solution ne vous satisfait pas, s'ils se dérobent, il vous appartient de mettre en oeuvre des projets qui vous emmèneront ailleurs. Loin de ce qui vous fait mal. Vous ne signez pas votre contrat de travail en demandant à votre entreprise de vous rendre heureux ! Vous postulez dans un domaine pour subvenir à vos besoins (autonomie sociale) en souhaitant y réaliser quelque chose d'intéressant (autonomie personnelle). Arrêtons l'assistanat. Éduquer un enfant, c'est l'émanciper. Alors manager... ? Au même titre que nous devons prendre soin de la planète par des petits gestes quotidiens, nous devons nous attacher à développer une certaine rigueur comportementale, une éthique de soi. Bref, un bien-être responsable. n
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