Quai des brumes

chronique des marchésLes derniers vacanciers d'hiver s'abandonnent à l'ivresse des cimes immaculées, ignorant l'épais brouillard qui gagne la Bourse de Paris. La faiblesse des volumes de transactions quotidiens contribue à épaissir la brume citadine. Mais pas seulement. Majoritairement supérieures aux attentes du marché, les publications de résultats des poids lourds de la cote n'ont pas conforté les espoirs d'une franche reprise des profits des sociétés cotées en 2010. Ces dernières avaient pourtant déployé des efforts considérables pour abaisser leur point mort et ainsi éviter de se laisser emporter par le tourbillon de la crise. Encore fallait-il que la reprise économique s'occupe du reste. Seul un net rebond de l'activité était garant d'un retour en grâce de la croissance bénéficiaire. Seulement voilà, le consensus ne tablerait cette année, selon les donnéees Factset, que sur une hausse de 6,5?% du chiffre d'affaires des entreprises non financières composant le DJ Stoxx 600. Et cela, alors que les analystes commencent à revoir progressivement leurs anticipations de résultats à la baisse. Dès lors, il n'est pas étonnant de voir des profils défensifs tenir le haut de l'affiche dans un contexte de marché marqué par un recul de plus de 5 % du CAC 40 sur la période. Parmi elles, on voit des valeurs comme EADS, Air Liquide, Essilor ou encore Danone conforter leur avance sur l'indice parisien depuis le 1er janvier. D'ailleurs, d'après les experts de Prime View, la rotation sectorielle en faveur de pans d'activité aux « fondamentaux les plus solides » comme la pharmacie ou encore l'agroalimentaire, devrait se poursuivre. Sans doute parce que, entre l'ombre d'une éventuelle rechute macroéconomique et le brouillard persistant sur l'ampleur du rebond des bénéfices, la remontée du risque laisse peu de place à l'audace. Fabio Marquettyles publications de résultats des poids lourds de la cote n'ont pas conforté les espoirs d'une franche reprise des profits des sociétés cotées en 2010.
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