Le coût de distribution des quotidiens soumis à l'examen

Le point faible de la distribution de la presse en France, ce sont les quotidiens. Bruno Mettling, inspecteur général des finances, à qui le Premier ministre, François Fillon, a confié une mission sur l'avenir de Presstalis - ex-NMPP (Nouvelles Messageries de la presse parisienne) -, rendra son rapport fin mars. Outre les conditions d'un « soutien exceptionnel » que l'État devrait apporter à Presstalis, qui connaît une grave crise financière, Bruno Mettling doit proposer des solutions concrètes au gouvernement pour remettre sur les rails le premier distributeur de la presse en France qui fonctionne toujours, en 2010, sur des principes fondamentaux établis en 1947 !De sources concordantes, Bruno Mettling s'est d'emblée attaqué à la situation de la distribution des quotidiens. Avec une perte estimée, selon nos informations, à environ 30 millions d'euros par an, cette structure est la plus déficitaire de Presstalis. Dans l'entourage de la mission, on se refuse à caricaturer les quotidiens, tout en reconnaissant le flou qui entoure le coût de leur distribution. « Il faut une vision claire des coûts entre ceux des périodiques et ceux des quotidiens, car personne ne sait qui paye quoi. »« autonomisation » financièrePartant du postulat que les quotidiens sont exposés à des coûts industriels et sociaux bien plus élevés (travail de nuit et dans l'urgence...) que les magazines, et que par ailleurs la crise qui les affecte est plus sévère, la mission Mettling réfléchirait à distinguer dans le compte d'exploitation de Presstalis la distribution des quotidiens de celle des périodiques. Une « autonomisation » financière seulement car dans le fonctionnement, soit les deux types de presse empruntent déjà des circuits distincts depuis la sortie des imprimeries ; soit, au contraire, pour l'acheminement du dépôt vers le marchand de journaux, il est logique de mettre quotidiens et magazines dans le même camion.L'autre gros chantier sur lequel travaille la mission vise la gouvernance de Presstalis. Et donc l'avenir du groupe Lagardèrerave;re, opérateur historique présent à hauteur de 51 % via sa filiale Hachette dans Presstalis ; les 49 % restants étant détenus par cinq coopératives de presse. Le groupe ne cache plus depuis longtemps sa volonté d'être banalisé au sein de Presstalis, c'est-à-dire d'y être un éditeur comme les autres, qui confie la distribution de ses magazines à la messagerie. La question pour Bruno Mettling, qui entend remettre la gérance à plat, est de savoir si Lagardèrerave;re peut diluer sa participation sans toucher à la loi Bichet. Cette dernière, qui régit depuis 1947 la distribution de la presse en France, avait imposé à Hachette de prendre cette participation dans ce qu'on appelait à l'époque les NMPP.
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