Scrutin régional à haut risque pour Angela Merkel au Bade-Wurtemberg

Politique nucléaire, réforme de la zone euro, intervention en Libye... Dans l'ensemble de ces dossiers, Angela Merkel a agi en ayant à l'esprit le scrutin régional crucial au ?Bade-Wurtemberg qui se tiendra ce dimanche. Après les lourdes défaites concédées en Rhénanie-du-Nord-Westphalie voici dix mois et à Hambourg fin février, la perte du troisième Land du pays par son économie et sa population, affaiblirait encore la marge de manoeuvre et la crédibilité du gouvernement fédéral chrétien-démocrate (CDU) et libéral (FDP). Or une victoire des Verts et du SPD, qui comptent 2 à 3 points d'avance sur la CDU et le FDP, semble désormais crédible.Polémique Il est vrai que les chrétiens-démocrates sont allés de Charybde en Scylla au cours de cette campagne électorale. Dès l'automne, le début des travaux de la nouvelle gare souterraine de Stuttgart, le fameux projet « Stuttgart 21 » s'est accompagné de manifestations violentes qui ont affaibli un gouvernement régional inflexible. Le président de la région, Stefan Mappus (CDU), a irrité par sa morgue et son autoritarisme, notamment dans l'affaire du rachat par le Land de la participation d'EDF dans l'opérateur énergétique EnBW. Une « nationalisation » soudaine, décidée sans consulter le parlement régional, qui a fait polémique en Souabe. Enfin, les suites du séisme japonais se sont fait sentir jusque dans ce Land qui compte encore quatre réacteurs nucléaires en service dont deux âgés de plus de trente ans. Le moratoire sur l'allongement de la durée de vie des centrales pris hâtivement par Angela Merkel n'a pas convaincu dans une région où les Verts ont tant le vent en poupe que les sondages les placent devant le SPD. Autant d'éléments qui ont isolé la CDU alors que son allié libéral est en pleine dérive et n'est pas certain de pouvoir envoyer dimanche des députés à Stuttgart.Quelles seraient les conséquences d'une défaite pour Angela Merkel ? La perte de la majorité simple au Bundesrat sera douloureuse, mais celle de la majorité absolue en mai 2010 l'était bien davantage. En réalité, Angela Merkel risque d'apparaître comme une chancelière qui accumule les défaites à deux ans des élections parlementaires de 2013. Alors que la coalition compte huit points de retard dans les sondages nationaux, elle sera sans doute encore affaiblie par des dissensions internes. Le vice-chancelier et ministre des Affaires étrangères libéral Guido Westerwelle, un des soutiens les plus solides de la chancelière, pourrait ainsi quitter le gouvernement en cas de déroute du FDP. A l'inverse, SPD et Verts devraient confirmer qu'ils sont une véritable alternative de gouvernement. Au final, c'est donc peut-être une Angela Merkel encore plus pusillanime et versatile qui pourrait émerger du scrutin de dimanche.
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