À Schwäbisch Hall, les Verts espèrent profiter du rejet de « l'État chrétien-démocrate »

Dans leur local encombré de matériel électoral, les militants verts de Schwäbisch Hall, une bourgade de 40.000 habitants à 70 kilomètres au nord de Stuttgart, ne cachent pas leur confiance avant le scrutin de dimanche prochain. Les excellents sondages n'y sont certes pas pour rien, mais les écologistes affirment également susciter un intérêt croissant dans la population de cette ville souabe très industrialisée. Pour Harald Ebner, responsable local et régional du Parti, c'est d'abord le signe d'un « rejet de la mainmise des chrétiens-démocrates (CDU) sur le Land ». « La CDU a perdu le contact avec la population et elle considérait cette région comme sa propriété », explique-t-il. Le déclencheur de cette prise de conscience a été la protestation contre la gare ferroviaire « Stuttgart 21 ». Les Verts de Schwäbisch Hall, malgré l'éloignement de la capitale régionale, ont profité de la vague d'indignation qui a suivi la contestation dans le Land. « Beaucoup ont pensé que ces milliards consacrés à Stuttgart 21 auraient pu être dépensées pour les transports locaux par exemple », relève Harald Ebner. Il est vrai que le contraste entre le projet pharaonique de Stuttgart et les deux gares de Schwäbisch Hall, délabrées, abandonnées aux distributeurs automatiques et desservies par de méchants tacots diesel, est frappant. « La population ne supporte plus que, malgré le dynamisme économique de la région, on néglige les services publics régionaux », explique un autre militant. Économie et industrie forte...Mais pourquoi les Verts en profitent-ils plus que les sociaux-démocrates (SPD) ? « Nous avons évolué et les gens l'ont perçu. Nous ne sommes plus un parti contre l'économie, ni même contre l'industrie, mais nous voulons réintroduire un aspect social, par exemple en rendant le système scolaire moins discriminant selon les origines sociales », résume Harald Ebner. Selon lui, l'offensive de la CDU pour dénoncer les Verts comme le « Parti du non » après Stuttgart 21 n'a pas fonctionné. « Nous voulons conserver pour la région une économie et une industrie forte, mais nous voulons aussi la changer avec les énergies renouvelables et des pratiques soucieuses du développement durable », explique ce responsable local. Et comme le SPD souffre encore de l'image héritée de l'ère Schröder et la grande coalition fédérale avec la CDU, les électeurs déçus par les conservateurs se tournent souvent vers les Verts, nouveaux grands de la politique allemande. Romaric Godin, envoyé spécial à Schwäbisch Hall
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