Google se replie sur Hong Kong mais reste sous surveillance

cite>Google l'a fait ! Après avoir roulé des mécaniques au nom des droits de l'homme, le numéro un mondial de la recherche sur Internet a décidé de fermer son site en Chine. Pourtant, depuis son entrée sur le marché chinois en 2006, le moteur Google.cn respectait les exigences de Pékin en matière de censure. Mais les attaques informatiques dont Google a fait l'objet, et derrière lesquelles plane l'ombre des autorités chinoises, ont joué le rôle de la goutte d'eau. Davantage que Yahoo ou Microsoft, Google avait longuement hésité à lancer son site et son algorithme dans le pays continent. En réalité, l'unanimité n'aurait jamais été totale au sein des dirigeants du groupe américain sur l'attitude à avoir vis-à-vis de la Chine. Cette fois encore, la presse américaine a vu la main de Sergey Brin, l'un de des deux co-fondateurs, derrière le signal d'alarme tiré le 12 janvier. Google avait alors publiquement menacé de quitter la Chine, après avoir révélé que les boîtes de courrier électronique Gmail de dissidents chinois ou de personnes connues pour se préoccuper des droits de l'homme en Chine avaient été piratées. Depuis, un dialogue de sourds s'est instauré malgré deux réunions les 29 janvier et 25 février entre les autorités chinoises et les dirigeants de Google. Ne pouvant plus se déjuger par rapport au 12 janvier Google en a tiré les conclusions.Contrats sur la selletteOfficiellement il ne sort pas de Chine. Les internautes chinois seront redirigés vers le site Google de Hong Kong. Le moteur n'est pas censuré sur le territoire de Hong Kong... mais son accès sera filtré comme la Chine le fait avec tout site Internet extérieur. Le géant du Web dit vouloir garder ses équipes en Chine, environ 600 salariés. Mais le moteur de recherche qui avait 35 % du marché chinois, contre 59 % à Baidu, devrait perdre du terrain. Les 600 millions de dollars de recettes publicitaires attendus en 2010 par les analystes pourraient ne pas être au rendez-Vous. Déjà, le portail TomOnline (filiale du milliardaire Li Ka-Shing) a décidé de troquer Google pour Baidu sur sa page d'accueil. Les contrats conclus par Google avec le géant China Mobile ou le portail Sina, se retrouvent sur la sellette. Se couper du premier pays au monde par le nombre d'internautes (384 millions) est un pari risqué pour Google. Même si en terme d'image, cela peut être porteur auprès d'internautes de très nombreux pays. David Drummond, le directeur général en charge du développement et des affaires légales de Google, qui a justifié sur le blog officiel du moteur de recherche la décision, ne ferme pas la porte à un retour. Et, ne désespérant pas de parvenir à faire pression sur Pékin, il annonce la mise en ligne d'un tableau de bord quotidien sur la disponibilité des services Internet de Google en Chine, avec trois niveaux (sans problème, partiellement bloqué, bloqué). Selon le bulletin en date du 21 mars, le service Web était assuré, YouTube était bloqué, et les Docs étaient partiellement bloqués. Reste à savoir si Pékin sera sensible à ces mauvaises notes affichées sur la Toile. Jean-Baptiste Jacquin
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