Chez EADS et sa plus grosse filiale Airbus, le dossier Latécoèree;coère est le dossier sensible du moment. Le géant européen et de la défense ne peut évidemment pas se désintéresser de l'avenir de l'un de ses fournisseurs sur des programmes aussi cruciaux que l'A380 ou l'A350. D'autant moins lorsque celui-ci est français et que l'État, qui suit de très près ce dossier et actionnaire à 15 % d'EADS, souhaite un rachat de Latécoèree;coère par EADS. C'est, selon nos informations, ce qu'a indiqué en début d'année le ministre de l'Industrie Éric Besson au président exécutif d'EADS, Louis Gallois.La position de l'État reflète celle du président du conseil de surveillance de Latécoèree;coère, Pierre Gadonneix. Ce dernier n'hésite pas, en coulisse, d'agiter la menace d'une délocalisation qu'engendrerait un rachat par un groupe étranger. Si EADS refuse un rachat pur et simple de son fournisseur en raison de l'ampleur de la dette (350 millions d'euros), il est prêt, selon nos sources, à fusionner une grande partie d'Aerolia, sa filiale dans les aérostructures, avec Latécoèree;coère. Et détenir une partie du capital de cet ensemble à condition que le Fonds d'investissement stratégique (FSI) et un ou des fonds d'investissements internationaux l'accompagnent.Redressement « spectaculaire »La semaine dernière, le directeur général du FSI s'est dit prêt à envisager une prise de participation dans Latécoèree;coère « si c'est le cadre de la consolidation du secteur ». Un discours identique à celui de Pierre Gadonneix. « Dans ce mouvement, il y a peut-être une opportunité pour consolider à la fois Latécoèree;coère et le secteur pour des fournisseurs de plus grande importance », a indiqué mercredi lors de la présentation des résultats 2010 l'ancien patron d'EDF. Il a assuré avoir reçu des marques d'intérêts de plusieurs groupes, et que la priorité était « d'étudier des schémas industriels ». Si le chinois Avic, le néerlandais Fokker et l'anglais GKN sont intéressés (La Tribune du 22 février), le dépôt des offres définitives est prévu en mai pour annoncer le repreneur avant l'été, selon Reuters.« Notre objectif est de présenter un scénario d'ici à la fin de l'année », a quant à lui déclaré Pierre Gadonneix. « Dans les mois qui viennent, notre objectif est de déceler le projet qui sera le plus créateur de valeur pour l'entreprise. Le projet devra répondre aux attentes du personnel, des actionnaires, de l'emploi régional, des créanciers, des banques et des clients », a-t-il ajouté. Selon lui, Latécoèree;coère a, après le trou d'air observé en 2009, retrouvé des marges de manoeuvres grâce à un redressement « spectaculaire ». Son résultat net est notamment passé d'une perte de 91,2 millions d'euros à un bénéfice de 29,9 millions en 2010. F. G.

latribune.fr

23 Mars 2011, 21:23

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