Le cercle vicieux de la crise de la dette

Qui, de la zone euro ou du marché financier, aura raison l'un de l'autre ? C'est la question que périodiquement se posent les observateurs de la crise de la dette souveraine en Europe. Un cercle vicieux s'est installé, alternant des phases de révélation de soudains déficits publics astronomiques dans certains pays dits « périphériques » de la zone euro (Grèce, Irlande...), un déclassement des notes attribuées à ces dettes par les agences de notation, une réaction forcément négative des marchés une fois ces mauvaises nouvelles étalées sur la place publique et donc une hausse des taux insoutenable pour ces États en difficulté. Une fois à ce stade, l'État en difficulté n'a guère que le choix de demander l'aide de ses partenaires de la zone euro, au risque, s'il n'obtient pas leur aide, de plonger les 17 pays de la monnaie unique dans l'abîme.À la veille du sommet européen de jeudi et vendredi censé régler une fois pour toutes la crise de la dette par un arsenal de mesures contraignantes pour les États membres, la probable demande d'aide de Lisbonne replonge l'ensemble de l'édifice échafaudé au bord du précipice.un mécanisme ad hocEn mai dernier, les Vingt-Sept, aidés par le Fonds monétaire international (FMI), avaient dû se résoudre à un mécanisme ad hoc pour sortir la Grèce de l'ornière. La Banque centrale européenne (BCE) avait même consenti dans la dramatique nuit du 9 mai 2010 à acquérir des obligations des États en difficulté pour prévenir une crise plus grave. Un mécanisme plus durable a ensuite été mis en place, notamment autour du Fonds européen de stabilité financière (FESF), pour venir en aide à d'autres États en difficulté.Dès août dernier, Dublin s'aperçoit que ses banques, bénéficiant d'une garantie illimitée auprès de l'État irlandais, auront besoin d'être recapitalisées à hauteur d'au moins 35 milliards d'euros. De quoi faire exploser le déficit public irlandais à plus de 30 % !Le pays demandera officiellement l'aide de ses partenaires en novembre. Au même moment, Paris et Berlin poussent à mettre en place un Mécanisme européen de stabilité (MES) pour mieux affronter d'autres crises à partir de juin 2013. Ce fonds doit être officiellement acté, notamment dans les traités de l'UE. Sauf que le Portugal devrait demander de l'aide d'ici là. Et si l'Espagne à son tour devra le faire, on ne sait quel parapluie pourra la protéger, elle et la zone euro, de la tornade annoncée. Frank Paul Webe
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