Des conseils européens qui se suivent et se ressemblent

Depuis le déclenchement de la crise de la dette souveraine en Europe, il y a maintenant un peu plus d'un an, l'Union européenne (UE) peine à trouver la solution pour sortir de l'ornière. Combien de conseils européens se sont soldés par des déclarations rassurantes du président Herman Van Rompuy - étrangement absent du devant de la scène depuis quelques semaines - qui n'ont jamais convaincu des marchés qui préfèrent habituellement le concret aux promesses. Pourtant, sous la contrainte, l'UE après avoir sauvé la Grèce, a mis en place un mécanisme d'aide qui fonctionne, comme l'a illustré le cas de l'Irlande, et dont le Portugal demandera probablement l'activation. Mais les payeurs, en particulier le premier d'entre eux, l'Allemagne, veulent éviter un « remake » de ce scénario noir. La refonte du Pacte de stabilité, cette fois-ci avec la contrainte du bâton (l'attrait de la carotte, sous la forme de fonds structurels, dont ont largement bénéficié les Pigs, n'ayant pas véritablement marché) est donc la condition nécessaire à un redémarrage du projet européen. Or, force est de constater que les négociations peinent à aboutir, du fait de la complexité liée à l'établissement d'un consensus à 27 pays, mais aussi des intérêts nationaux.Or, les échéances des politiques ne sont pas les mêmes que celles des marchés financiers, c'est-à-dire des prêteurs. En réclamant des rendements élevés pour détenir la dette de certains pays - Grèce, Portugal, Irlande et Espagne - ils viennent régulièrement rappeler que l'Europe est loin d'être une zone économique optimale. Et qu'à trop tarder à régler leurs problèmes ensemble, ils devront le faire séparément, comme l'argumente Maurice de Boisséson, chez Octo Finances : « Aucun gouvernement ne peut supporter politiquement la perspective d'un État qui ne peut plus payer ses échéances, des banques qui ferment et des firmes qui étouffent sous la concurrence étrangère. » Selon lui, soit ces « mauvais élèves » pourraient être « expulsés » de la zone euro par leurs partenaires, soit « un pays fort, monétairement s'entend, comme l'Allemagne, [pourrait décider] de sortir lui même de l'euro ». « Pensons aux 300 milliards de créances qu'a la Bundesbank sur les autres banques centrales, sans compter les prêts que fait la république fédérale d'Allemagne aux autres États » rappelle cet économiste. Déjà, outre-Rhin, des députés renâclent à payer le nouveau Fonds d'aide européen... Robert Jule
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